Parole de Minotte 🥰 🇬🇳 : Bonjour, je m’appelle Millimono, j’ai 17 ans et je viens de Guinée Conakry.


Je suis venue à Marseille pour étudier et apprendre le métier de coiffeuse ou de cuisinière dans un restaurant.


Dans mon pays, je ne pouvais pas étudier, parce que ma mère est décédée quand j’étais toute petite, j’avais deux petits frères et la deuxième femme de mon père ne voulait pas que j’étudie. Elle voulait que je fasse les travaux de la maison, le ménage et la préparation des repas.


Je l’ai fait pendant plusieurs années parce que, sinon, elle allait me faire quitter la maison.
Un jour, j’ai arrêté et elle m’a chassée. Je suis allée chez une amie de ma mère qui s’est occupée de moi mais elle n’avait pas les moyens de me mettre à l’école.


Quelqu’un m’avait déjà parlé de quitter mon pays, mais je ne voulais pas et je n’avais pas les moyens de le faire. Mais, un jour, j’ai décidé de partir avec une dame, sans savoir où on allait.
Je ne me souviens pas du voyage.


Je suis arrivée à Marseille en janvier 2021. J’ai dormi à la gare Saint-Charles pendant longtemps. Puis un monsieur m’a vue à la gare, il a appelé une association qui m’a envoyée à l’ADDAP 13. Le jour-même, on m’a installée dans un hôtel. Là, j’ai pensé que j’allais pouvoir étudier.


J’ai pu commencer l’école en juin suivant, mais c’était bientôt les vacances. Donc je suis retournée à l’école en septembre. J’étudie le Français et les Maths pour me mettre à niveau et aller ensuite dans une classe. Maintenant, j’ai enfin commencé à étudier et ça me fait trop plaisir. C’est ce que je voulais : apprendre un métier et aussi apprendre bien le Français pour faire ma vie en France parce qu’ici on me protège.


A l’hôtel de Marseille, j’ai regardé un film que j’aime beaucoup : Alvin et les Chipmunks. Ce que j’aime le plus dans ce film, c’est les entendre parler Français avec leur toute petite voix et les voir danser. Et je veux partager avec vous la danse de Señorita.


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Bonjour, je m’appelle Sumon, j’ai 16 ans et demi, je suis né au Bangladesh. 🇧🇩🙂


J’ai trois sœurs, deux grandes qui sont mariées et une petite. J’ai une bonne relation avec elles, on a une famille soudée.


J’ai été à l’école à partir de mes 6 ans, mais mon père est décédé en 2015 d’une crise cardiaque, quand j’avais 10 ans. Notre mère était femme au foyer, donc quand notre père est mort, on avait pas d’argent pour payer l’école. C’était aussi difficile de manger, on était aidés par des gens ou par le gouvernement. Moi j’aidais ma mère à la maison.


Comme on avait une vie difficile, ma mère a demandé à son frère de trouver quelqu’un pour me faire quitter le pays, un passeur. J’ai alors commencé un voyage de 6 mois ; c’était très long et parfois nous n’avions pas de nourriture. Nous sommes d’abord allés en Inde à pied et en bus pendant un jour, puis nous avons rejoint le Pakistan à pied et en bus. Le passeur a toujours été gentil avec nous. On est resté un mois au Pakistan, on avait des petites chambres pour cinq personnes.


Ensuite, on a pris le bus pour rejoindre l’Iran où on est resté quelques jours. Après, on a marché pendant 4 jours à travers la Turquie. On dormait dans la rue le jour, et on marchait la nuit.Après, on a rejoint la Grèce en bus, où on est resté 3 mois. On vivait dans une sorte d’hôtel payé par le passeur, où on était 6 chambre.


Ensuite, on est allé en voiture en Serbie, où on est resté 1 mois. La nourriture était pas bonne du tout. Puis on est allé en Autriche à pied et en voiture, en empruntant une route cachée à travers la Roumanie et la Hongrie, et en arrivant on est resté en quarantaine pendant 15 jours. Puis on a rejoint l’Italie en train, et la France par un gros camion. Au début du voyage, le passeur parlait d’Autriche, d’Italie ou de France pour la destination finale : finalement c’était la France.


Le camion nous a déposé à Marseille. La police m’a trouvé et m’a amené devant le commissariat. Les policiers nous ont demandé si on voulait rester en France, j’ai dit oui, et ils ont appelé l’ADDAP13 pour nous prendre en charge. Ils m’ont emmené directement en sécurité, dans un hôtel, et un ami nous a parlé des cours de français organisés par RAMINA. Je ne suis pas encore à l’école mais j’espère y être bientôt. La vie ici est incroyable. C’est un endroit agréable, j’ai une chambre à l’hôtel, et de la nourriture. Dans mon pays, beaucoup de gens jouent au cricket, j’aime beaucoup ce sport. J’aimerais partager une vidéo de mon joueur de cricket préféré, Shakib Al Hasan.


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Parole de Minot 🇨🇮 🙂 : Bonjour, je m’appelle Khalifa, j’ai 16 ans, je viens de Côte d’Ivoire et je suis arrivé il y a 10 mois à Marseille.


Ce n’est pas facile de parler, je veux dire plusieurs choses et je ne sais par ou commencer. Je crois que mon pays est trop dur. Quand on est là, jeune, on en voit d’autres, riches, qui vont à l’école, qui ont des voitures, des ordinateurs, ne font rien. Certains sont des brouteurs. On appelle comme ça ceux qui créent des sites ou des profils Facebook avec une femme pour attirer les blancs. Le blanc envoie l’argent au petit qui est derrière l’ordinateur. Bon moi je n’avais pas ça. Ceux qui sont en Europe nous envoient de belles photos, ça nous influence à partir.


Je regarde la situation de mes parents. Ils ne sont pas allés à l’école. Ils sont partis du Burkina pour trouver du travail en Côte d’Ivoire. Au Burkina le travail est dans les champs. C’est dur, on vieillit trop vite. On leur a donné des papiers parce qu’ils travaillaient. Après la situation en Côte d’Ivoire a changé, c’est devenu compliqué d’avoir les papiers. C’est un problème de faire une carte d’identité, on peut aller en prison. Mon père avait acheté une parcelle, mais par la suite je ne pouvais plus hériter de la parcelle à cause de ces problèmes de papiers. Pour protéger les parents il faut partir.


Nos parents ont 14 enfants. C’est comme ça c’est la religion. On ne réfléchit pas à l’avenir de l’enfant. Les parents s’occupent bien des premiers enfants. Je suis le 5eme et dernier enfant de ma mère et le dixième de mon père. Si tu n’es pas dans les premiers, tu dois tout payer même les cahiers, le repas de midi et l’école.


A 8-9 ans on gagne de l’argent. On cire des chaussures à la gare, 1 euro par jour ça fait 500 CFA. Petit ça va mais quand tu grandis tu ne veux pas qu’on te voit cirer des chaussures. Quand je voyais les filles de mon école arriver dans la rue, je jetais mon sac pour qu’elles ne s’en doutent pas! Quand tu arrives à 40 euros tu dépenses 20 de cahiers et tu gardes 20 pour manger à midi. Tu manges pour 20 cents. Les femmes du quartier font à manger. Tu peux aussi gagner comme apprenti de badjan. Ce sont des bus de transport. Tu encaisses les passagers et ensuite tu donnes au chauffeur. C’est mieux payé : 2 euros. Les filles travaillent dans les restaurants, elles font la vaisselle.


J’habitais au quartier précaire. Il n’y a pas d’éclairage, au sol la terre battue. Ma maison un “rentré couché”: Imagine 10 mètres carré,1 pièce, pas de douche, pas de ventilateur. C’est vraiment petit. Il y a des transports mais c’est trop cher! Tu fais tout à pied. Dans les quartiers il y a les grands frères. Ils ont des diplômes mais pas de travail parce que pas d’argent pour acheter le poste. Le concours il faut l’acheter au surveillant ou au directeur. Des places sont déjà réservées pour les riches. Par exemple, s’il y a 300 places, 250 sont réservées. On dit : “grand diplôme, petit travail” .Et les diplômés vont faire gestion cabine (téléphonique) ou vendre la drogue.


Arrivé en 3ème tu es découragé. Tu prends ta décision, tu cherches quelqu’un de confiance, un qui ne piquera pas tes sous mis de côté. Quand tu as l’argent, tu pars par convoi de jeunes. On était 8. Chacun pour soi. Tu sais qu’en Algérie tu vas travailler. Tu sais la Libye. Tu sais qu’on bourre plus les bateaux avec les Noirs, pas avec les Arabes. Tu sais que tu ne feras pas machine arrière.On préfère aller chercher pour rendre. On préfère mourir dans la mer que rester à côté de la mère qui souffre.


Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson qui est très connu dans mon pays.
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Hello, my name is Pabi, i’m sixteen years old 🇬🇲🙂

Je suis venu dans ce pays pour avoir de l’aide. Je suis arrivé depuis quelques jours à Marseille et je viens de Gambie. J’ai perdu mon père quand j’étais enfant. J’étais parti en Libye pour travailler, envoyer de l’argent et c’est là que j’ai appris le décès de ma mère. J’ai actuellement ma petite sœur en Gambie, elle vit avec mon oncle.


Je suis venu en France car je suis très jeune et j’aimerai aller à l’école pour apprendre le français, apprendre un métier, et essayer d’avoir une meilleure vie. J’espère que vous comprendrez ma situation ?


Les quatre premiers jours quand je suis arrivé ici, j’ai dormi dans la rue. Après j’ai rencontré une bénévole qui m’a demandé mon âge, elle m’a dit d’aller à la police pour déclarer ma situation. La police m’a dit de revenir le soir pour rencontrer d’autres bénévoles qui m’ont aidé à ne pas dormir dehors la nuit. Je suis allé m’inscrire à la plateforme de l’addap, mais actuellement il n ‘y a pas encore de places à l’hôtel. Ici je n’ai personne à qui parler la journée, personne que je peux appeler.


Dans les prochaines semaines, j’espère que je pourrai rencontrer des gens, avoir une place pour dormir, aller à l’école. J’aimerai pouvoir jouer au football et rencontrer des amis. J’ai l’espoir car je me dis que si je trouve une place et une équipe pour jouer au football, ma vie sera meilleure et les gens pourront m’apprécier, voir ce que je sais faire.


Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson du chanteur nigérian Rudeboy, il chante en anglais, la langue officielle de mon pays, la Gambie. J’aime cette chanson, cela me rappelle ma famille, ma mère, mon père. Il dit que si tu souffres ce n’est pas ta faute, c’est la décision de Dieu. Chacun à son chemin, Dieu bénit chacun à son moment et si nous sommes jaloux de la bénédiction de Dieu pour certains, nous ne pourrons pas être bénis de Dieu dans le futur. Nous n’avons pas à être jaloux, car beaucoup de gens souffrent, certains meurent et dans la vie nous devons faire le mieux pour qu’un jour Dieu nous bénisse.


Les derniers mots que je voudrais dire aux français qui lisent mon message, c’est que j’espère que des gens pourront m’aider ici, que je puisse être en sécurité et pris en charge avec une vraie place. Merci si vous m’avez lu.


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Parole de Minot Saison 3 : 🇹🇳 😃

Bonjour, je m’appelle Ziyeb et je viens de Tunisie. J’ai 17 ans et je suis depuis un an et demi à Marseille.

J’ai eu beaucoup de chance dans mon histoire. J’ai pu avoir un visa pour la France, grâce auquel j’ai été prioritaire pour une place sur un bateau. C’était très cher mais j’avais économisé.

Attention, ce n’était pas un des énormes bateaux que l’on voit arriver et partir à Marseille ! C’était un zodiac bondé. Heureusement, j’avais un gilet.


J’espère être encore chanceux dans l’avenir, et je fais de mon mieux pour saisir ma chance. Pour ces raisons, je vous partage cette photo, celle d’un trèfle à 4 feuilles, merci.


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Bonjour, je m’appelle Zakaria, je suis ivoirien. 🙂

J’ai quitté mon pays, la Cote d’Ivoire le 15 juin 2016, je n’avais pas 14 ans, mon long voyage m’a conduit à Marseille en novembre 2017, je n’avais pas 15 ans. Aujourd’hui je viens d’avoir 19 ans .


Pour moi ça a été une grande expérience car durant ma vie , je n’avais jamais quitté mon pays. Pendant mon voyage, j’ai rencontré beaucoup de grandes difficultés et, loin du pays et de ma famille, j’ai compris ce que le mot «solitude » voulait dire.


Au Maghreb et en Europe, c’est difficile pour les noirs, surtout en Libye. Chaque fois que j’ai appelé ma famille, ils m’ont demandé de retourner au pays, mais je ne pouvais pas abandonner après tout ce chemin parcouru.


Arrivé en Europe, en Italie d’abord, je devais m’intégrer dans un nouveau pays, une culture et un mode de vie différent de chez moi ! Je me posais beaucoup de questions, mais je n’ai jamais regretté ma décision. Pendant mon voyage, j’ai compris qu’il y avait deux choses difficiles dans ce monde : Confiance et intégration !


La confiance est une chose que l’on donne, mais l’intégration on la trouve difficilement . Il y a de bonnes personnes et de mauvaises personnes dans tous les pays. Tout cela nous apporte une autre conception de la vie, et renforce le mental.


Avec le temps, on se forge l’esprit, souvent je me dis que ces parcours m’ont permis d’être plus autonome, et d’avoir une vraie conception de la vie. Je me souviens de mes plus beaux jours en Côte d’Ivoire, d’Abidjan, la famille, les amis, les plats ivoiriens, beaucoup de choses me manquent énormément, mais surtout ses beaux paysages et ses merveilleuses plages, celle de Vidri : nous y allions souvent avec mes potes, on fraudait dans le bus de Sotra ! Je ne peux pas mentionner le nom d’Abidjan sans prononcer le nom de ma belle commune, Yopougon, la plus grande, une belle cité où regorge beaucoup de diversité, un endroit paisible, agréable pour nous. Très animée la nuit, les gens l’ont surnommée « Yop City, Poye ».


La Côte d’Ivoire est un pays avec un très grand mélange culturel, où beaucoup d’ethnies vivent en harmonie, avec une cohésion sociale. Abidjan m’a toujours manqué, la terre de mes ancêtres, ma famille et mes amies, mais comme je le dis souvent, je n’ai jamais regretté mon choix, c’est la meilleure décision que j’ai prise de toute ma vie, je n’avais pas d’avenir au pays, et il faut toujours se projeter dans l’avenir !


J’ai eu de la chance et la vie peut être très cruelle pour d’autres. L’été prochain, si Dieu le veut, j’irai passer un mois en Côte d’Ivoire, je travaille et j’économise, je prendrai l’avion pour la 1ère fois, et je volerai au-dessus des frontières et des passeurs, pour arriver en voyageur libre.


La chanson que j’aimerai vous partager pour finir, c’est « aventurier » du groupe « les garagistes ». J’aime les paroles de cette chanson : »Je ne voulais pas que je m’en aille mais j’ai dû m’en aller. J’ai pas appris à dire au revoir, j’ai dû improviser. On m’avait promis une belle vie. J’suis parti sans me retourner. J’ai fini par atterir ici, destination manquée. J’avance les yeux fermés, migrant des rêves. J’avance les yeux fermés, je n’ai plus de repères. J’avance les yeux fermés, migrant des rêves. J’avance les yeux fermés, je n’ai plus de repères. Loin de mon pays, loin de mon pays. »Merci à vous si vous avez lu mon histoire.


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Parole de Minot 😃 : Salut, je suis Zié de Marseille et mon joueur préféré est Didier Drogba. J’ai déjà fait un parole de minot le 12 février 2021.

Maintenant je suis à l’hôtel. Je commence un stage chez un artisan en plomberie que j’ai trouvé dans les pages jaunes. Les deux premiers que j’ai appelé ont dit non, lui il a dit d’accord. Il est cool. Il est ok pour me prendre en contrat d’apprentissage mais je dois faire le stage d’abord. Je vais vous raconter des choses de mon pays en Côte d’Ivoire maintenant.


Il y avait un grand arbre sacré dans une forêt. Le maire voulait nettoyer le coin et casser l’arbre. Parce que cette forêt c’est libre.Le nettoyage c’était pour les commerçants. Ils sont au bord de la route c’est dangereux, le maire voulait les mettre à la place de la forêt.
Tout le monde avait peur de casser l’arbre. On a envoyé la machine pour que ce ne soit pas un homme.


La machine n’a pas pu casser l’arbre. C’est la machine qui a cassé.Tu peux regarder l’arbre mais il ne faut pas le blesser. Les anciens anciens ancêtres ont fait la forêt. Il y a des tombes là- bas. On ne les voit plus. C’était des siècles avant. Il y a des cris chaque nuit. Les chasseurs ne vont pas là-bas car les animaux peuvent être des hommes transformés. Les serpents souvent.


Les Dozos vivent là-bas. Tu sais ils sont chasseurs, ils ont des fusils. Ce sont des chasseurs traditionnels. Ils ont des médicaments, des plantes qu’ils cueillent. Ils ont des vêtements, tu vois des vestes sans les manches ? Il y a plein de pochettes avec les médicaments dedans. Il y a des pochettes sur leur chapeaux aussi.


Ils sont invincibles. Ils peuvent se battre contre les caïmans.Ils se transforment en animaux. Des oiseaux. Ils peuvent jeter des sorts. Oui, oui tu le vois quand ils jettent le sort. Ils lèvent le bras comme ça et ils lancent. Tu ne vois rien dans les airs. Ils peuvent te guérir si on t’a jeté un sort aussi.


Tout le monde a peur des Dozos car on sait qu’ils ne sont pas seuls mais ils aident ceux qui en ont besoin. Ils sont là.


Quand je quittais l’école je les voyais sur la place en ville. Ils étaient là pour montrer leur pouvoir. C’est comme la magie. Ils disent des mots inconnus, ils font des gestes et là tu vois sortir la flamme de leur main. Ou ils montrent une marmite pleine. Ils la soulèvent il n’y a pas le feu dessous. Et d’un coup tu vois la marmite qui bout. Oui oui c’est chaud, ça bout sans le feu dessous.


Ils ne demandent pas d’argent, ou un tout petit centime pour donner aux fétiches.
Certains présidents les prennent comme ange gardien. Les Dozos voient les dangers, ils voient si il va se passer un truc. Ils voient l’avenir.


Les Dozos n’ont pas de religion. Parfois ils sont musulmans ou chrétiens mais pas souvent. Il y a des femmes mais pas souvent. Tu es Dozo si ton ancêtre était Dozo. Tu ne peux pas apprendre à être Dozo.


Les enfants ne vont pas à l’école, Ils apprennent par leur parent. Oui oui ils apprennent à lire et à écrire comme ça. Regarde, on les voit là sur le lien :


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https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/14/les-chasseurs-dozos-gardiens-sacres-et-encombrants-du-nord-ivoirien_6019188_3212.html?fbclid=IwAR1O00nNhcoEY66u069x8ojzQlBkXjspaUWDZkuA0malN6qcd8s0t6xEnfA

Bonjour, je m’appelle Ousmane. J’ai 15 ans et demi et je suis ivoirien.🙂

Je suis né et j’ai grandi à Divo, une grande ville ivoirienne.


Je n’ai jamais connu ma mère, je vivais avec Mamarat, la deuxième femme de mon père. J’ai peu connu mon père car on s’est perdu de vue lors de la crise de 2010. Suite aux élections, le pays a connu beaucoup de problèmes, mais je ne m’en souviens pas très bien car j’étais petit. J’ai ensuite grandi qu’avec Mamarat, mais on ne s’entendait plus car elle voulait que je travaille et moi je voulais aller à l’école. Comme je ne voulais pas travailler elle m’a mis dehors.


J’ai dormi quelques nuits dehors, puis j’ai été recueilli par un grand de mon quartier, qui s’appelle Razak. Je l’aidais pour sa supérette et lui me payait des cours du soir, il était comme un grand frère pour moi. Je me sentais bien avec lui. Un jour il m’a dit qu’il partait voyager et qu’il pouvait m’emmener avec lui si je le voulais. Comme je n’avais personne, je suis parti avec lui.


Je suis passé par le Mali, puis l’Algérie, où les passeurs étaient un peu violents et on n’avait pas le droit à la parole. Ensuite on a rejoint le Maroc où on a pris l’embarcation pour aller en Espagne. C’était un zodiac, on était 57 dessus, mais on avait tous un gilet de sauvetage. Le zodiac était percé, il commençait à couler. On a arrêté le bateau et le capitaine a appelé la marine espagnole. Quand elle est arrivée on s’est bousculé car tout le monde voulait rentrer dans le grand bateau. Certains sont tombés à l’eau, c’est là que j’ai perdu Razak de vue.
Moi j’ai été récupéré parmi les premiers dans le grand bateau car j’étais parmi les plus jeunes. La marine m’a amené dans un centre d’accueil. On était tous en quarantaine. J’y suis resté environ 25 jours. J’étais tout seul et je ne comprenais pas l’espagnol. Des amis du voyage m’ont proposé de partir en France et je me suis dit que c’était peut-être une bonne idée car je parlais français. La croix rouge espagnole nous a payé le billet pour aller à la frontière. Ensuite on a marché pour la traverser. Les amis voulaient aller à Marseille, et comme je ne savais pas où aller je les ai suivis. Ils ont été récupérés par leurs parents et je suis resté seul à la gare, où j’ai passé 2 jours.


Un agent de la gare m’a dit d’aller au commissariat pour que quelqu’un s’occupe de moi. C’est là que j’ai été pris en charge par RAMINA, et une bénévole m’a mis à l’abri. Je me suis fait ensuite enregistrer pour être pris en charge par le département. J’ai dormi chez plusieurs bénévoles. J’ai beaucoup dormi les premières nuit. J’ai été pris en charge par le département environ 2 semaines après. Maintenant, je suis a l’école depuis 3 semaines, ça se passe bien, je suis content d’être à l’école.


Marseille me plaît bien, je suis scolarisé et j’ai mes amis maintenant. Je me demande comment j’ai fait pour arriver jusqu’ici. Je suis bien ici.


J’aime beaucoup le foot, surtout Kylian Mbappé, ça me plaît beaucoup de le voir jouer, alors je vous partage cette photo de lui.


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Slam de Minot 🙂❤️🎙

Salut, je suis Yaya Hakim, j’ai 18 ans et j’ai reçu ma carte de séjour pour un an. J’ai actuellement un patron et précédemment vous m’avez connu avec les paroles de minot en tant que Issa.

Je voulais ici simplement vous présenter le slam que j’ai fait l’année dernière et j’ai besoin aussi de vos soutiens. Je vous remercie.

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Parole de Minot S3 😘 : Bonjour, je m’appelle Paul.

Ce n’est pas mon vrai prénom, mais celui de mon joueur de foot préféré Paul Pogba. J’ai 16 ans, je suis guinéen né dans la capitale Conakry.

Je suis rentré à Marseille en mai cette année. J’ai dormi dehors pendant cinq jours à la gare St Charles. Un jour, alors que j’étais en bas du pont, c’était vers le soir, un peu avant la rupture du jeûne, car c’était la période du ramadan, une dame est venue apporter des coussins aux migrants. Je lui ai dit que moi j’étais mineur, elle m’a amené jusqu’à la police et j’ai rencontré trois bénévoles, une femme et deux messieurs de l’association RAMINA. 

Un des bénévoles m’a amené chez lui, il m’a donné la nourriture et il s’est occupé de moi. Le matin, je suis parti avec un copain que j’avais rencontré au commissariat le soir. On est tous parti à l’ADDAP13 pour se faire inscrire et raconter notre histoire. Après je suis allé avec mon nouveau copain au vieux port et il m’a raconté comment il est venu en France. Et après moi aussi je lui ai raconté que j’ai vécu sur la route jusqu’au moment où je suis arrivé en France. Après on est parti à la gare dans l’après-midi et on a trouvé des gens qui nous ont offert à manger. 

Le bénévole, il nous a gardé une semaine chez lui, après il nous a amené chez une dame et elle aussi, elle s’est occupée de nous. J’ai fait une semaine chez la dame, après je suis allé à l’hôtel. J’ai dit à l’éducatrice que je voulais aller à l’école, et elle m’a dit que l’école est fermée. J’ai demandé au premier bénévole et il m’a dit qu’il y avait des cours de français avec l’association, j’ai commencé à la fin du mois de mai. Ils m’ont aidé à avoir un avocat et une bénévole m’a accompagné. Ce sont qui m’ont aidé à sortir, à faire connaître Marseille, à faire des loisirs. Ce sont eux qui me donnent des vêtements encore. 

Après on m’a dit de quitter l’hôtel car ils pensent que je peux m’occuper de moi-même et que je ne suis pas mineur. L’éducatrice m’a dit que moi j’étais grand. J’ai dit que moi j’étais sportif et qu’il ne fallait pas me juger sur mon physique. Après j’étais à la rue et les bénévoles m’ont hébergé depuis, maintenant j’attends la réponse du juge sur mon recours. J’espère pouvoir aller bientôt à l’école publique, mais jusqu’à présent ce n’est pas fait. 

Ce sont les bénévoles qui s’occupent de moi, je voudrais remercier l’association RAMINA, pour les cours de français, les sorties, les loisirs, les vêtements. Ils me respectent vraiment, je ne sais pas comment les remercier. J’espère qu’ils pourront continuer leur travail avec les mineurs. Moi, mon objectif c’est d’aller à l’école, apprendre un métier pour faire quelque chose dans la vie ; et je remercie beaucoup RAMINA, infiniment. 

Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson en anglais, c’est un ami qui m’a fait découvrir. Je ne comprends pas l’anglais, mais j’aime beaucoup la façon comment elle chante. Mon ami m’a traduit un peu et depuis ce jour-là, j’aime écouter cette chanson pour me donner du courage.

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