Parole de Minot 🙂🇨🇮 : Salut, je m’appelle Souleyman. J’ai 16 ans, je suis de la Côte d’Ivoire et je viens d’arriver à Marseille.


Chez moi en Côte d’Ivoire, il y a beaucoup de gens qui parlent des langues différentes et tout le monde ne s’entend pas. Moi, j’ai grandi dans une petite ville à la campagne où on parle la langue gouro. C’est une petite langue.


J’ai appris à parler aussi la langue dioula, qui est la langue majoritaire en Côte d’Ivoire, après le français. Dans ma ville, ce sont les gens qui sont dioulas qui sont en tête. Ils ont des meilleurs métiers, ils travaillent dans l’administration. Là bas si tu n’as pas quelqu’un de la famille dans le gouvernement ou dans l’administration, tu n’as pas un bon travail.


Moi, je n’ai pas pu aller à l’école. Je partais accompagner la vieille aux champs. Chez nous, c’est comme ça qu’on appelle nos mamans. Mon père est décédé en 2019 et j’ai aussi un petit frère.


C’est la petite sœur de ma mère qui a vu ma situation et qui m’a envoyé à l’aventure pour que je puisse aider ma mère. La petite sœur de ma mère voulait venir en Europe aussi, on voulait venir à deux et elle est restée dans l’eau.


C’est la première fois qu’on traversait. Le bateau a coulé, beaucoup sont restés. C’est les libyens qui nous ont récupéré, pour nous ramener en Libye. Pour le rapatriement, certains sont allés en prison, mais moi un libyen m’a pris, il m’a aidé.


J’ai travaillé pour lui, je faisais le ménage et un jour il m’a envoyé au bord de l’eau, chez ses amis avec d’autres gens qui étaient là-bas. C’est grâce à lui que j’ai pu rentrer.
Actuellement, il ne reste que moi, mon petit frère et ma mère. Les champs où je partais travailler avec ma mère appartenaient à un ami de mon père. Je ne sais pas comment ça se passe actuellement pour eux.


Actuellement où je suis, j’aimerais devenir comme des français ; et si ça va demain je pourrai envoyer mon petit frère et ma mère. J’ai personne actuellement, je suis dans la main des français, je suis rien sans eux. Je veux devenir comme eux, étudier tout, apprendre un métier. Le plus important c’est les études, car j’ai pas fréquenté.


Pour finir, je voudrais vous partager la vidéo d’un grand joueur de football ivoirien. Ce n’est pas Didier Drogba, car il y a beaucoup de bons joueurs en Côte d’Ivoire, lui c’est Max Gradel.


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Bonjour je m’appelle Pogba, j’ai 16 ans, c’est mon premier parole de minot 🇬🇳🙂

Je viens de Guinée Conakry et aujourd’hui je suis en France depuis 5 mois peut être.


Venir en France, c’était mon rêve. J’ai quitté en 2021 la Guinée et je voulais venir étudier en France, c’est ce qui est mon rêve.


Quand j’étais en Guinée, j’imaginais beaucoup la France, c’était mon rêve de devenir footballeur comme Mbappé ou Griezmann ou encore de devenir musicien comme Black M ou Maître Gims. En Guinée, on voit beaucoup la photo de ces stars sur des affiches. Il y a beaucoup de gens qui portent des vêtements avec la photo de leurs stars, et quand on joue au foot, on se compare souvent aux joueurs comme Mbappé, Ronaldo, Messi.


Mon rêve c’était de pouvoir vivre dans ce pays avec toutes ces stars et de pouvoir aller à l’école pour étudier, car je n’ai pas pu aller à l’école beaucoup, 2,3 ans comme ça, car c’était trop cher.


Quand je suis arrivé ici, c’était pas comme je pensais. Quand on m’a mis à l’abri en hôtel on m’a dit que j’allais faire le test pour l’école. Mais après on m’a dit que le résultat n’était pas bon, que je devais quitter l’hôtel et que le test pour l’école était annulé.


Aujourd’hui, c’est des bénévoles qui m’ont inscrit pour refaire le test pour pour aller à l’école et j’espère le passer bientôt. Pour finir, je voudrais vous partager cette vidéo d’un écrivain, Laye Camara, qui a écrit un livre connu en Guinée qui s’appelle “L’enfant noir”, c’est un bénévole qui me l’a prêté de la bibliothèque pour le lire.


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Bonjour, je m’appelle Mamadou, je suis guinéen, et j’aurai 15 ans le mois prochain 🇬🇳🙂

Je suis arrivé en France depuis 2 mois, j’ai quitté le pays il y un an à peu près.


Mes parents sont morts, d’abord mon père de la fièvre Ebola, et après ma mère, je ne me rappelle plus le nom de sa maladie. Personne n’a voulu me prendre dans sa maison, et j’ai décidé de partir avec un groupe, car je ne voulais plus dormir dans des coins dans la rue, et surtout je veux aller à l’école et avoir une vraie vie dans l’avenir.


Le voyage a été très dur, surtout la Libye, j’ai été en prison, j’ai été battu, et on m’a vendu 2 fois comme esclave avant de pouvoir me lancer dans un bateau. Mais je ne peux pas en parler maintenant, je veux oublier les choses qu’on m’a obligé, et si je raconte j’ai peur de rêver encore plus. V me dit que non, c’est mieux si j’arrive à en parler, que ça me sortira de la tête, mais plus tard, maintenant je ne peux pas.


Aujourd’hui je dors encore dans des coins dans la rue, en France, car j’attends les papiers, pour qu’ils me croient que je suis mineur.


Je vais à l’école dans une association le matin, en attendant d’aller dans la vraie école, j’ai rencontré des gentilles personnes, et j’espère que ça va s’arranger pour moi, je mange au secours populaire, et j’ai trouvé un endroit pour la douche.


Bientôt j’ai 15 ans, et j’espère que je serai à l’hôtel ou dans un foyer. J’ai choisi cette chanson sur l’Afrique que j’ai connu en France, elle est très belle.


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Bonjour, je m’appelle Aliu et j’ai 17 ans 🇬🇳🙂

Je viens de Guinée Conakry, je suis arrivé à Marseille il y a un an. J’ai déjà écrit une Parole de Minot le 12 avril passé, mais il y a des choses que je n’ai pas racontées sur mon départ de Guinée et aussi je veux dire où j’en suis maintenant.


En avril, à Marseille, je ne pouvais pas encore aller à l’école, car c’était bientôt les vacances d’été. Alors, en attendant, j’ai cherché un club de foot pour m’entraîner. Je veux être footballeur professionnel, j’ai joué dans des clubs quand j’étais en Italie et je voulais continuer en France.


J’ai fait des essais dans différents clubs de Marseille et, en juin, le club d’Endoume m’a recruté. Je me suis entraîné avec ce club tout l’été. On a fait aussi des matchs amicaux, on a gagné trois fois et j’ai réussi à mettre des buts et à donner des passes décisives.


J’étais content de rejouer au foot, parce que j’avais peur de perdre ma forme physique et le sens du jeu collectif. A Endoume, j’ai retrouvé tout ça et je me sentais même mieux qu’avant en Italie. Et puis, en août, on a participé à un tournoi à Toulon. Et là, il y avait un monsieur du club d’Aubagne qui m’a vu jouer et qui m’a appelé pour que je vienne jouer dans son club. Depuis septembre, je m’entraîne trois fois par semaine à Aubagne et je joue les matchs le week-end. En plus, je garde la forme, je cours et je fais attention à ma nourriture.


En septembre, j’ai commencé l’école à Marseille pour parler et écrire mieux le Français. Normalement je dois rentrer dans une classe de CAP en janvier. Je veux toujours être footballeur professionnel, mais je veux aussi apprendre un autre métier par sécurité. Peut-être boulanger comme le sénégalais qui m’avait hébergé en Libye, qui m’avait appris son métier et qui m’avait bien traité.


Dans la Parole de Minot d’avril, je n’ai pas dit pourquoi je suis parti de Guinée. Je veux le raconter aujourd’hui.


Quand j’étais très jeune, mon père m’a envoyé dans une autre ville pour aider mon oncle à cultiver les fruits. Mais je ne faisais que travailler, je ne pouvais plus jouer au foot dans mon club et mes amis d’enfance me manquaient. Mon grand frère venait parfois me voir chez mon oncle, il a vu que j’étais malheureux. Il a discuté avec le petit frère de son patron qui vivait au Sénégal et qui a dit que je pouvais vivre chez lui, que j’irai à l’école et aussi au club de foot de Saint-Louis.


Je suis parti un soir sans le dire à personne et sans dire au revoir à ma famille qui n’habitait pas dans la même ville que moi. Mon frère avait payé pour qu’on m’accompagne de chez mon oncle en Guinée jusqu’à la frontière entre le Mali et le Sénégal. Et là, je devais attendre qu’on vienne me chercher pour m’amener à Saint-Louis.


Mais, quand j’attendais, j’ai entendu des jeunes garçons comme moi qui parlaient de partir en Europe. J’ai parlé avec eux et ils m’ont dit que ça ne servait à rien d’aller au Sénégal, que ce n’était pas mieux que la Guinée et que la promesse de l’école et du foot, c’était pas vrai.
Alors je les ai écoutés et je suis parti avec eux vers l’Europe.Avec l’argent qui restait de mon grand frère, je suis arrivé au Burkina Faso. Là, je l’ai appelé. Il était en colère, il a dit que j’étais un mouton et il a raccroché.


A ce moment-là, j’avais envie de rentrer dans mon pays. Je pensais que, si mon frère me rappelait pour me donner de l’argent, je rentrerais chez mon oncle. Mais, quand mon frère m’a rappelé, il était calmé et il m’a proposé de l’argent pour continuer la route vers l’Europe.
Je ne m’attendais pas à ça, mais j’ai continué le voyage jusqu’en Libye. Là, comme je l’ai déjà raconté dans ma première Parole de Minot, j’ai été trompé par un patron qui ne m’a pas donné mon salaire et qui a appelé la police. Je me suis retrouvé en prison, on nous donnait du pain le matin et le soir, c’est tout. Et on nous faisait travailler comme des esclaves, sans nous payer.


Un jour, on a profité d’une bagarre dans la cour de la prison pour s’enfuir. On était au moins 400 dehors ! Moi, j’ai marché pieds nus pendant des heures pour atteindre la ville, mais heureusement une famille de libyens m’a pris en voiture ; elle m’a donné de la nourriture et des vêtements. Et après j’ai rencontré ce boulanger sénégalais qui s’est bien occupé de moi.


Sur la route vers l’Europe, parfois on m’a trompé et parfois on m’a aidé. Alors, quand je suis arrivé en France, j’étais méfiant.


Mais maintenant, quand on me demande si ça va, ici, à Marseille, je dis « ah oui, c’est bien meilleur ! » J’ai l’espoir d’évoluer au Club d’Aubagne comme footballeur. Et, grâce à ce club, maintenant j’ai la licence de la Fédération Française de Football. Mais, mon rêve, c’est de rentrer à l’OM.


La dernière fois, j’avais partagé avec vous des photos de moi quand je jouais en Italie. Aujourd’hui, je veux partager avec vous une photo de mon joueur français préféré : Ousmane Dembélé.


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Bonjour, Ali 13 ans bientôt 14, je suis en France à Marseille depuis 1 an. 🇨🇮 🙂


Je suis Ivoirien Senoufo, j’ai grandi à Yamassoukro mais ma famille est du Nord de la Côte d’Ivoire comme sont les Senoufos. Mon père est descendu dans le Sud pour trouver du travail, c’est pourquoi j’ai grandi là.


Les Senoufos sont venus dans le Nord de la Côte d’Ivoire je dirai au 14eme siècle, du Mali, du Burkina. Et oui : des migrants! Les Senoufos font partie des ethnies majoritaires comme les Baoule, Bete et Odienneka ou Malinke. Il y a 66 ethnies et donc 66 langues différentes en Côte d’Ivoire ! On a une langue nationale le Dioula comme le Wolof au Sénégal, le Malinké au Mali, et au Burkina je ne sais pas le nom.


On a la mème monnaie le franc CFA avec d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest, seule la Guinée a son franc propre. Samori Touré était Guinéen. Tu le connais ? C’était un chef guerrier anti impérialiste et musulman, panafricaniste, un héros de la résistance au colonialisme, on dit le Napoléon Africain.


Tu vois je parle de politique mais je n’aime vraiment pas la politique. Moi c’est le foot ma passion. J’ai été recruté ici dans le club du fils de mes hébergeurs et ça marche bien, notre équipe gagne tous les matchs !


J’ai arrêté ma scolarité en primaire en Côte d’Ivoire, j’ai passé un test ici et ils m’ont mis en classe de 3eme dans un collège du centre. Et oui j’ai sauté 3 classes ! J’aime bien y aller, je me sens à l’aise. Toutes les matières ça va sauf l’Anglais. Je retiens tout oralement, j’entends et ça me suffit. Je vois certains d’ici qui ont du mal, ce n’est pas mon cas, je me rends compte que j’ai cette facilité quand je vois leur difficultés. C’est la Libye, tu es obligé d’apprendre vite la bas.


Avant Tadjourah qui une ville à côté de Tripoli, j’étais à Alger. En Algérie ils sont Algériens, ils ne sont pas Africains. En France on est tous Africains, on vient tous du Bled ! L’Algérie est pauvre à côté de la Libye. La Libye il y a plein d’immeubles, des hôpitaux…C’est Kadhafi. Avec le pétrole, il donnait un salaire sans travail aux citoyens. En Algérie c’est différent. Sauf pour nous, on est esclaves dans les deux pays.


Tu vis et tu travailles sur les chantiers. La peur c’est le rapatriement. On nous téléphone : “ils vont venir”. On descend au deuxième sous sol. “Ils” c’est la Police. Ils viennent en civil. Ils te mettent dans un camion et ils te posent en plein désert. Certains se jettent du haut des immeubles plutôt que de se faire emmener. Regarde sur internet, ils tombent et sont tout cassés ou meurent. C’est l’enfer. La nuit tu ne dors pas pour ronfler, tu dors mais tu ne dors pas. Tu vis avec la peur.

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Bonjour, je m’appelle Molo, j’ai 16 ans et je viens de Guinée Conakry. 🙂🇬🇳

On était pas beaucoup dans ma famille, j’ai deux petits frères et ma mère. Je n’ai jamais connu mon père, car il est décédé quand j’étais très jeune, ma mère ne ma jamais expliqué pourquoi.


J’ai vécu avec mon beau père, son enfant et mes deux frères. Ça se passait bien avec ma mère mais pas avec mon beau-père. Mon beau-père n’acceptait pas que ma mère ai eu un enfant avant lui, donc il a tout fait pour me virer de la maison. J’étais encore enfant. Ma mère a insisté pour que je reste mais mon beau père a menacé de divorcer si je ne partais pas de la maison. Au final j’ai choisi de partir et j’ai demandé à ma mère de m’envoyer chez la famille de mon père.


Ma mère m’a envoyé chez le petit frère de mon père, mais comme je n’ai pas grandi dans cette famille ils ne m’ont pas accepté. Mon oncle me frappait beaucoup, moi je voulais aller à l’école. Au final j’ai été recueilli par mon autre oncle, le petit frère de ma mère. Il était gentil avec moi et m’a fait sortir du pays.


On est parti ensemble, on est allé au Sénégal avec un passeur et d’autres migrants. Il m’a pas dit où on allait. Après on est allé au Mali et en Algérie. Là-bas la police nous a beaucoup frappé. On est resté 1 semaine en Algérie, mon oncle a essayé de nous trouver un endroit où dormir. On a dormi dans un chantier pendant une semaine. Il y avait plein de gens avec nous. On demandait au gens dans la rue de nous donner à manger, et on avait l’eau au chantier.


Ensuite on est parti en Libye et on est resté la bas pendant 1 an. Mon oncle n’a pas voulu me dire pendant longtemps ou on allait, puis il m’a dit qu’on allait traverser la mer. Moi j’avais peur de traverser la mer mais il m’a dit que je pourrais faire des études si on traversait la mer alors il m’a convaincu. Pendant la Libye, on m’a mis en prison un jour quand je me baladais sur la rive avec d’autres noirs ; ils m’ont mis en prison juste parce que j’étais noir. Au bout de trois mois en prison mon oncle a réussi à me faire sortir. On sait tous que la prison c’est mal ; là-bas on nous faisait très mal.


On est ensuite parti en zodiac, on était 120 personnes dessus. On avait pas tous des gilets de sauvetage, moi j’en avais pas. Je savais un peu nager mais pas très bien. Beaucoup sont tombés à l’eau, y compris mon oncle, j’ai beaucoup pleuré car j’étais très fatigué aussi.
On est arrivé en Italie. On a été bien accueillis la bas, on a été amenés dans un bâtiment et mis en quarantaine. Après la quarantaine , j’ai rencontré un malien et on a décidé d’aller en France en train.


A la frontière on a été séparés, car il y a beaucoup de policiers qui surveillent. On avait pas de billets donc on est descendus côté italien. On parlait pas le même langage avec mon ami malien mais on voulait tous les deux aller en France. On s’est séparé car chacun voulait tenter sa chance de son côté. C’est là que je l’ai perdu de vue. J’ai pris un autre train qui viens en France, et grâce à dieu le contrôleur ne m’a pas vu.


Je suis arrivé à Nice à la moitié du mois de septembre, j’ai dormi dehors un soir. J’ai ensuite suivi les autres migrants pour prendre un train à Marseille. J’ai dormi dans la gare de Marseille le premier jour. J’ai cherché le poste de police, car comme je suis mineur je me suis dit qu’ils pouvaient m’aider. La policière m’a dit d’attendre le soir pour que RAMINA me prenne en charge. C’est là que j’ai rencontré un bénévole qui m’a logé chez lui. Je me rappelle pas combien de temps je suis resté la bas. Ensuite je suis parti chez un autre bénévole qui m’a logé. C’était fatiguant de devoir rester toute la journée dehors surtout avec le froid.


Ensuite l’ADDAP13 m’a pris en charge et m’a amené ici à l’hôtel il y a 10 jours. Je me sens bien. Je m’entends bien avec les autres jeunes. Ce que j’aimerais le plus c’est aller à l’école, j’aime énormément étudier.


J’ai bien aimé le cours de français avec RAMINA, et j’aimerais apprendre encore plus. Je suis heureux à Marseille, et j’ai envie de rester ici. Mon seul objectif c’est d’étudier, c’est vraiment ce que je veux le plus, j’aime ça.


J’aime beaucoup les joueurs de football français : N’Golo Kanté, Kylian Mbappé et Paul Pogba. J’aime beaucoup les gestuelles de Pogba quand il marque. Je voudrais partager avec vous cette vidéo de Paul Pogba, il a marqué à la fin du match c’était magnifique, et j’ai beaucoup aimé sa gestuelle.


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Parole de Minot 🙂 🇬🇳 : Bonjour, je m’appelle Sekou, j’ai 16 ans et je viens de Guinée.


Je suis à Marseille depuis une semaine et je suis parti de Guinée en 2020 comme ça. Ma maman est décédée quand j’étais tout petit. J’ai grandi avec mon père et sa deuxième femme qui était ma deuxième maman. J’ai une petite sœur aussi et nous deux on ne nous payait pas l’école, alors que les trois filles de ma deuxième maman pouvaient aller à l’école.


Un jour, il y a plusieurs années, j’étais petit enfant, mon papa a disparu. Un soir, il n’est pas revenu et on a plus eu de nouvelles. Je me suis retrouvé seul garçon des enfants de mon papa. C’était très compliqué avec ma petite sœur, on ne mangeait pas bien. Ma deuxième maman ne voulait pas partager le plat avec ses trois enfants et nous. On ne mangeait que les restes et avec ma petite sœur tous les jours on nous frappait.


C’était notre vie au village en Guinée. Un jour, le petit frère de ma maman est venu en Guinée. Il travaillait en Espagne et il a vu qu’on souffrait avec ma petite sœur. Il a dit comme j’étais enfant qu’il allait m’aider à rentrer en Europe, me payer le voyage, mais que je ne devais pas oublier ma petite sœur quand je serai en Europe.


J’ai décidé de partir et je suis parti en Tunisie, le voyage a duré 4 mois. Un ami du petit frère de ma mère a fait le voyage avec moi. Arrivé à Tunis, on a appelé le petit frère de ma mère qui était toujours en Guinée, pour qu’il nous envoie l’argent pour la traversée. On a appris qu’il était entré à l’hôpital, deux jours après l’ami du petit frère de ma mère a rappelé et on a appris que le petit frère de ma mère est mort à l’hôpital.


On est resté longtemps à Tunis, plusieurs mois, et un jour je suis parti tout seul sur le bateau. C’était à 4h du matin et on est arrivé en Italie à 20h le lendemain. Sur le bateau, il y avait deux femmes traumatisées, elles se sont évanouies, l’eau rentrait dans le bateau. Les femmes sont allées à l’hôpital, les ambulances les ont prises. On ne sait pas si elles sont vivantes ou si elles sont mortes, walaï, c’était il y a deux mois.


Maintenant c’est comme ça, je suis arrivé. J’ai dormi longtemps dehors et depuis une semaine, j’ai trouvé des bénévoles qui m’hébergent. J’espère que je pourrai aller à l’école, apprendre un métier et aider ma petite sœur qui a beaucoup de souffrances là-bas.


La chanson que je voudrais vous partager, c’est “Tony Montana” du rappeur malien “Iba Montana”. Il chante en bambara et critique les gens qui croient seul en Dieu pour les aider dans la vie.


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Bonjour, je m’appelle Rafik, j’ai 16 ans et je viens du Bangladesh 🇧🇩 😃

Je suis arrivé à Marseille il y a un mois.

J’ai dû fuir mon pays pour ma sécurité. La mafia est très présente au Bangladesh, et mon père leur a tenu tête. Ils ont répondu en kidnappant mon frère. Je ne sais d’ailleurs pas où il est ni même s’il est en vie….


Ma famille ne voulait pas que cela m’arrive à moi aussi. Mon oncle a contacté un passeur, on dit un « agent », qui m’a aidé dans mon périple.


Je suis d’abord parti en Inde en train. J’y suis resté une dizaine de jours pour ensuite me rendre à Dubaï, puis en Italie. Je suis alors allé en France. J’ai été hébergé grâce à Ramina environ 1 mois avant d’être admis en hôtel. Grâce à Ramina, j’ai pu rencontrer d’autres Bengalis et me faire rapidement des amis. Quel soulagement, car je me sentais vraiment seul au monde. Même si les choses ne sont pas faciles ici, je me sens désormais en sécurité.


Ma fuite a été douloureuse, mais je suis tellement heureux d’être ici. En fait, la France c’est vraiment le pays de mes rêves. J’adore l’équipe de football Français. Ils ont gagné 8-0 contre le Kazakhstan ! J’aimerais partager ces buts avec vous.


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Bonjour, mon prénom est Babs, je viens de Gambie, j’ai 16 ans 🙂🇬🇲


Je suis arrivé à Marseille depuis plus de deux semaines maintenant. J’aime bien cette ville, j’ai envie d’aller à l’école, faire ma formation, jouer au football.


L’Europe est un pays riche, je pense qu’il y a des possibilités de réussir. C’est important que les africains qui vivent ici puissent avoir la chance de faire une formation, d’avoir un métier, plutôt que de faire des mauvaises choses.


Je suis très content d’avoir trouvé une association qui aide les personnes africaines, ils me donnent un endroit pour dormir, ils me donnent à manger. J’aimerai que les européens viennent parler aux africains qui vivent en Europe, car nous sommes des bonnes personnes, nous souhaitons juste avoir une meilleure vie.


Si les africains ont quitté le pays, c’est qu’ils avaient de vrais problèmes, qu’ils ne pouvaient plus vivre là-bas. Quand j’étais en Gambie, j’ai suivi des gens qui parlaient beaucoup de la Libye. J’étais très jeune, je n’avais pas d’argent, ils ont payé pour moi.


Quand je suis arrivé en Libye, on m’a mis cinq mois en prison. On ne mangeait qu’une fois par jour, on nous battait, on appelait notre famille pour envoyer de l’argent pour ne plus être frappé chaque jour. Si ta famille envoi l’argent, ils te relâchent, s’ils n’envoient pas tu peux rester deux ans, trois ans.


J’étais très jeune, on m’a fait moins souffrir que les autres, mais j’ai tout vu. J’ai vu des Libyens tuer des gens en les regardant dans les yeux. J’ai vu beaucoup de choses. Quand j’ai quitté la prison, j’ai voulu revenir en Gambie, mais un ami m’a dit que ce n’était pas possible, qu’on allait me tuer.


De la prison, on nous a amené dans un camp, nous étions 300 ou 500 personnes. Un soir, on nous a obligés à monter dans le bateau. Les gardes portent tout le temps un fusil, ce soir là ils nous ont menacé si on ne montait pas dans le bateau. Moi, je ne savais même pas où le bateau allait. Il y avait beaucoup de mouvements sur le bateau dans la mer. Un grand bateau est venu nous secourir. Il nous a pris et nous a déposé dans un port.


J’ai demandé où on était, on m’a dit l’Italie et c’est là que j’ai compris que j’étais arrivé en Europe. C’était en février ou mars de cette année.


Pour finir, je voudrais vous partager cette vidéo de mon film préféré : “Pelé”. C’est le film de la vraie histoire de Pelé, le joueur de football brésilien. Quand il était enfant, il avait promis à son père qu’il jouerait au foot et qu’il ramènerait la coupe que son père n’avait pas pu gagner à cause de ses blessures aux genoux. Dans le film, des gens étaient racistes car Pelé était africain, mais après ils l’ont vu jouer et tout le monde l’a aimé.


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Bonjour, je m’appelle Zakaria, je suis ivoirien et aujourd’hui j’ai 19 ans 🙂🇨🇮. Je continue mon récit :


Je continue mon récit commencé avec la publication du 22 octobre, de l’arrivée en Italie à Marseille, sauvé par le gros bateau. J’avais 14 ans et demi.


Nous étions tous très fatigués et épuisés. On arrivait pas à réaliser qu’on était enfin arrivés, c’était un miracle.


J’ai retrouvé des gens qui étaient dans le bateau avec nous, mais je n’ai pas retrouvé mon ami Kéba, on avait fait tout le chemin depuis le pays, cela m’a beaucoup rongé l’esprit, mais ainsi va la vie, peut-être que ce n’était pas écrit dans sa destinée.


Chacun devait se préparer à l’avenir, quant à moi, je savais que j’avais fait le plus dur, mais que des longueurs de chemin m’attendaient, il fallait se projeter dans l’avenir et ça ne va pas être facile !


On nous a partagé dans des villes de Calabre, les hommes, les femmes et les enfants dans des villes, et nous, les mineurs, au nombre de quinze, on nous a mis chez une femme italienne. On nous a donné des vêtements et de la nourriture, les guinéens étaient les plus nombreux, puis nous sommes arrivés à Rossano.


Je n’avais jamais planifié de rester en Italie, pour de simples raisons : je ne connais pas la langue, et je n’avais pas une bonne image de l’Italie. Beaucoup m’avaient parlé du racisme, et cela m’a rongé énormément, mais je suis restée 5 mois en Italie, je n’ai jamais subi de racisme ! Peut-être que ma bonne étoile m’a porté chance !Nous étions en foyer avec des éducateurs et éducatrices qui s’occupaient de nous. Le soleil s’est mis à éclairer nos chemins, mais j’avais l’intention de quitter l’Italie.


Comme je l’avais appris, il faut bien se renseigner avant de partir. Pour ne pas commettre d’erreurs, je me suis renseignée partout. J’ai choisi la France et je suis rentré en contact avec un passeur, il nous a donné rdv à Vintimille.


J ’ai quitté Rossano le 20 septembre, j’ai pris un billet pour Cosenza, puis Paola, après Naples et enfin Roma où nous sommes arrivés dans la nuit, on y a dormi dans le froid. Puis le matin, train vers Milan, puis un bus jusqu’à Vintimille, on est arrivé dans la nuit.


J’appelle le passeur qui nous dit d’attendre jusqu’à 5h du matin. Je lui ai donné 50 euros, et il nous a caché, avec l’autre jeune, dans un petit placard du train, très dangereux au milieu des fils électriques, il nous a donné son numéro de téléphone et on s’est caché tout au fond. Mais trois hommes sont arrivés, un noir et deux arabes, ils ne savaient pas que nous étions cachés et ne nous ont pas vu. Ils ont refusé que le noir entre avec eux, et lui du coup, est allé prévenir le contrôleur, qui a fait sortir les deux autres, il a projeté sa torche loupe, et criait qu’on sorte, mais nous sommes restés calme sans un bruit, et à notre surprise, il a dit : “c’est bon, y’a personne”, et il a fermé à clé le placard sur nous.


On a appelé le passeur au téléphone, il nous a dit de descendre à Antibes, et il nous a dit comment ouvrir la porte. Ce truc à force d’insister s’est ouvert. On est allé s’assoir dans le wagon, une femme nous a vu sortir, très surprise, mais n’a rien dit. À Antibes un monsieur nous a dit de ne pas traîner là, car il y avait plein de flics, nous avons repris le train sans payer jusqu’à Marseille gare St Charles, à 13 h, et chacun est parti de son côté.


Je raconterai peut-être la suite plus tard. Merci de m’avoir suivi! La chanson que je voudrais vous partager est de l’artiste est Mc One et le titre est : “La vie du bon côté”. J’aime ces paroles qui me donnent du courage :


“On prend la vie du bon côté yeahMc One, wouhhCo gô bédé n’nan abbé cassi laYeah abé cassi laCo gô bédé n’nan abbé milila oh aahOn a grandi dans des conditions peu favorablesLa rue a fait des nous des guerriers, milieu sauvageEt pour s’en sortir, ici, il faut plus que du courage (weh-eh-eh)On fume, on braque, on traîne, mauvais est l’entourageMais on prend la vie du bon côté, eh-ehÀ chaque jour suffit sa peine (à chaque jour suffit sa peine)Oui, on prend la vie du bon côté, eh-ehSang de guerriers dans nos veinesEhh, Baba God, eh”


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