Bonjour, c’est Ibrahim 🇨🇮

Je suis un africain né en Côte d’Ivoire. Je voudrais vous parler du bled.

Pour d’autres le bled est synonyme de la pauvreté, parce que la plupart des migrants viennent de l’Afrique. C’est vrai que d’autres vivent dans des conditions difficiles, mais la majorité vit dans de bonnes conditions. Le problème de l’Afrique c’est les dirigeants, parce qu’ils ne considèrent pas les pauvres. En Afrique, le pauvre n’a pas le droit à la vie. L’enfant de pauvre ne va pas à l’école parce que l’école n’est pas gratuite.

Moi je viens d’une famille polygame dont je suis le premier fils. C’était pas facile nous étions quatre enfants dans la famille, trois garçons et une fille ; je suis le plus âgé. La deuxième femme de mon père voulait que je travaille pour aider la famille, parce que la famille n’avait pas les moyens pour me scolariser. Mon père était au chômage, ma tante vendait pour survenir aux besoins de la famille.

Mes jeunes frères n’étaient pas scolarisés non plus, c’était compliqué. C’est difficile à expliquer, mais tu vois les enfants de ton âge partir à l’école, jouer dans le centre de formation de football. Je rêvais d’être à leur place mais c’était impossible.

Au bled, quand tu n’as pas d’argent tu pries dieu pour ne pas tomber malade parce que tu n’as pas de soin gratuit : les pauvres ne sont pas inclus dans le projet du gouvernement. En Afrique quand tu nais pauvre, pour reçu il faut être un battant, ne rien lâcher parce que tu n’as personne pour t’aider si c’est pas dieu.

Je me suis toujours posé la question : Pourquoi l’école n’est pas gratuite en Afrique ? Pourquoi rien n’est facile ? Les enfants des pauvres souffrent, ils n’ont personne sur qui compter pour leur venir en aide.

C’est qu’en Afrique, au bled, que tu vois un enfant de 10 ans travailler pour aider sa famille. Souvent d’autres n’ont même pas de parents, ils sont dans la rue et n’ont nulle part où aller, ils sont livrés à eux-mêmes. Ils manquent d’affection, d’éducation ; en grandissant dans ces conditions ils sont forcés de devenir des bandits.

Pour finir, je voulais vous partager cette chanson de Tiken Jah Fakoly

Rendez-vous lundi pour une nouvelle parole de minot Likez, partagez, bouléguez 🤝

Bonjour, je m’appelle Cédric 😉 🇨🇲

J’ai 17 ans et je viens du Cameroun. Je suis arrivé à Marseille il y a presque 1 an. Je voudrais vous parler de Pâques parce que je l’ai fêté avec mes hébergeants et des personnes de leur famille. Dans mon pays, j’allais à l’église ce jour mais ici quand on parle de Pâques on pense surtout au chocolat ! 🍫🍫🍫😱

Je n’avais jamais vu autant de chocolat pour un seul enfant ou un seul adulte. Dans ma famille on ne pouvait pas acheter cela. J’ai goûté un peu de tout et aussi du chocolat blanc. Je trouve que c’est trop sucré mais cela m’a amusé. Mais ce n’est pas naturel comme couleur, je trouve que ça ne donne pas très envie. Après j’ai regardé une vidéo qui explique comment on le fabrique et j’ai mieux compris. C’est cette vidéo que j’ai choisi de partager. J

’ai goûté un peu tout et je préfère le chocolat avec les noisettes. Je n’ai pas mangé trop parce qu’on m’a expliqué qu’on peut être malade si on mange trop de chocolat. Comme je ne suis pas très gourmand, ce n’était pas trop dur.

Toute cette histoire de poules et de lapins est amusante aussi. Je n’ai vu aucun jeune enfant à la « chasse aux œufs » se poser des questions à ce sujet. Moi j’aurais eu peur et j’aurais posé des questions parce que je connais les animaux, je sais que ce n’est pas possible. En Afrique, si les poules apportaient du chocolat, on le saurait ! 😂 C’était un moment joyeux et j’étais très content.

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Bonjour, c’est Zakaria 🙂

Je continue de vous raconter mon voyage pour venir jusqu’à vous.


Après avoir été vendus aux passeurs par les touaregs, on a dû attendre la nuit pour aller à la dernière ville du Mali à la frontière d’Algérie. Nous suivions le guide, il a fallu marcher pendant 14 km, on avait pas d’eau car le chef touareg avait interdit d’emporter nos bidons. Au milieu de la nuit, dans les montagnes, on devait être bien prudents, à cause de la police algérienne : ils éclairaient le paysage avec leurs projecteurs, et on devait se jeter par terre pour se cacher .


JE NE RETOURNERAI JAMAIS À TIMIAOUINE


Quand nous sommes arrivés à Timiaouine, en Algérie, on nous a enfermés dans des maisons, et le passeur nous a obligé par la force, à appeler nos familles pour qu’ils envoient de l’argent ; certains, dont moi, ont réussi à s’échapper pendant la nuit, en sautant le mur de la cour ; une fois que tu arrives à t’enfuir, tu es sauvé. Après notre fuite, nous avons appris que nos compagnons s’étaient révoltés contre les passeurs. La police les avait tous attrapés et remis au chef Touareg ! Nous avons eu de la chance !Nous nous sommes réfugiés dans un marché où il y avait beaucoup de noirs, là nous étions en sécurité, chacun se débrouillait comme il pouvait, il n’y avait pas de travail, seulement un grand paysage désertique.


Je vous raconterai la suite la prochaine fois.
Comme je vis à Marseille maintenant, je vous mets une histoire drôle, comme nous suivons vos élections.

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Bonjour, je m’appelle Konaté 😉🇨🇮

Je viens de Côte d’Ivoire et j’ai bientôt 18 ans. J’avais partagé un poème le 28 janvier en hommage aux enfants victimes de la guerre dans le monde. J’avais également écrit un poème pour parler des politiciens, comme on les voit dans mon pays, qu’on m’a proposé de vous partager aujourd’hui comme c’est les élections en France.


On m’a aussi demandé mon point de vue sur ces élections. Ce que je peux vous dire, c’est que pour moi un homme d’Etat, c’est celui qui pense aux générations futures. Et pour moi un homme politique c’est celui qui pense aux élections futures aussi. Parce qu’ils ont tendance quand il y a les élections de montrer au peuple que tout va bien.

Du coup, ils font tout pour que l’on ait confiance en eux. Cela dit, il ne faut pas penser à vous-même. Il faut penser au peuple, il faut mettre en place la démocratie. Il faut que les présidents prennent conscience que tout ce qu’ils sont en train de dire pendant les élections, il faudrait qu’ils le mettent en place. Voilà, mon point de vue sur les élections en France.


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Bonjour, je m’appelle Mohammed-Sylla 🙂🇬🇳

Bonjour, je m’appelle Mohammed-Sylla, j’ai 15 ans. Je viens de Guinée Conakry. Je suis arrivé à Marseille en mars. Pendant mon enfance j’ai fait l’école, mais mon père est décédé pendant mon enfance et ma mère est décédée en 2017. Je n’ai pas de souvenir avec mon père car j’étais petit quand il est décédé. Il a eu un accident de circulation, il était chauffeur de minibus. Ma mère vendait des petits condiments pour gagner sa vie. J’ai une petite sœur aussi.

Quand mon père est décédé je suis parti chez mon oncle à Conakry pour continuer mes études. Ma mère et ma petite sœur sont restées au village. Au final, mon oncle m’a même pas mis à l’école, il s’est servi de moi pour vendre des bouteilles d’eau aux gens dans les embouteillages, ça se fait beaucoup en Afrique. Aussi j’allais souvent sur un chantier pour vendre mes bouteilles d’eau. J’ai fait connaissance avec quelqu’un qui travaillait sur un chantier. Il m’a demandé pourquoi j’allais pas à l’école. Je lui ai un peu expliqué et il m’a proposé d’aller au Mali avec lui. Je ne l’ai pas dit à mon oncle sinon il allait m’empecher de partir.

On est parti dans un camion de marchandises, on était tous les deux avec Sayon. Au Mali, on a fait un jour en camion, un jour à la gare, puis on a pris une voiture qui allait en Algérie. On est resté 2 mois là. Lui il a travaillé là-bas en tant que maçon, moi j’étais à la maison, c’est moi qui préparait à manger et tout ça. Après on est parti en Tunisie quand son travail était fini en Algérie. On est resté à peu près un mois. Un jour il m’a réveillé et m’a dit qu’un taxi est arrivé. On est parti dans la brousse, on a fait quelques semaines là-bas. Un grand camion est venu nous chercher pour nous emmener au bord de la mer. A partir de là on était vraiment beaucoup.

On est parti dans une grande pirogue pour traverser la mer. La traversée c’était pas facile du tout. On a passé 24 heures sur la mer. C’est impossible d’imaginer à quel point c’est dur. Quand le bateau de sauvetage est arrivé il y a eu des bousculades et il y a eu 3 personnes qui se sont noyées. On est rentré à Lampedusa, on s’est séparé là-bas avec Sayon parce que lui est majeur et moi mineur. Depuis j’ai aucune nouvelle de lui.

On a fait un confinement de dix jours à cause du corona. Après ils nous ont envoyé dans un foyer. Je suis resté 3 mois là bas. Je voyais les gens partir en France et je voulais faire pareil parce qu’en Italie ils ne nous mettaient pas à l’école et aussi je ne parle pas italien. Un grand est venu chercher son petit frère pour l’emmener en France. Comme je voyais qu’il parlait ma langue maternelle, je lui ai demandé si je pouvais partir avec lui. Je lui ai donné tout mon argent pour qu’il me paye le billet de train. Alors on est parti. On s’est pas fait contrôler du côté de l’Italie mais du côté de la France là-bas vers Nice ils m’ont contrôlé, j’ai dit que j’étais mineur et ils m’ont laissé passer. A un moment le grand m’a dit qu’il allait déposer son petit frère à un endroit, et qu’il allait revenir me chercher. Je l’ai attendu mais il n’est jamais revenu. J’ai vu un train qui allait à Marseille, je suis rentré dedans et je suis arrivé ici.

Ici j’ai rencontré un africain comme moi, je lui ai dis que je venais d’arriver. Lui il vivait dans une sorte de foyer qui était géré par des bénévoles. J’ai dormi un jour là-bas et une dame m’a accompagné pour aller à l’ADDAP13. On est ensuite allé à l’ADDAP13 qui avait une place pour moi en hôtel. Je me sens un peu plus tranquille mais je pense toujours au fait que je ne suis pas totalement pris en charge, je ne suis pas encore à l’école, donc j’ai pas mal d’inquiétudes encore. Il y a encore du travail. Ce que j’aime ici c’est que je peux communiquer avec les gens, en Italie c’était difficile, donc ça fait du bien de pouvoir parler. Mon seul objectif ici c’est d’étudier.

Pour finir, je vais vous partager une vidéo de Naby Keita. C’est un joueur de foot guinéen que j’aime beaucoup.

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Bonjour, je m’appelle Kevin 🙂🇬🇳

Bonjour, je m’appelle Kevin, je viens de Guinée Conakry. J’ai 16 ans et j’habite à Marseille depuis presque un mois. Le jour où je suis venu, j’ai trouvé un ami à la gare St Charles. C’est lui qui m’a indiqué pour venir à la police, que les bénévoles vont passer à 20h30. Je suis venu à la police à 20h30 et j’ai trouvé là-bas les bénévoles. Ils m’ont demandé si je suis nouveau et depuis combien de temps je suis venu à Marseille. Je leur ai dit que je suis venu depuis deux jours et que j’ai dormi à la gare. Ils m’ont demandé mon nom et j’ai donné mon nom. Eux aussi ils m’ont dit leurs noms.

Quand je suis venu, j’étais un peu malade et ils se sont bien occupés de moi. Ils m’ont amené voir un médecin. Ils m’ont amené à la maison. Ils m’ont donné à manger et j’ai bien mangé. J’ai pu me laver. Ils m’ont dit : “demain matin, tu peux partir à l’ADDAP13 pour t’inscrire”. Je suis parti à l’ADDAP le matin et eux ils m’ont dit de repasser le mercredi. Le soir, je suis revenu là où j’étais à la maison.

Quand je suis arrivé à la maison, ils m’ont dit tu as gagné une place à Médecins Sans Frontières. Tu peux rester là-bas jusqu’à ce que l’ADDAP va t’appeler. Je suis parti là-bas, j’ai passé trois jours là-bas. Le troisième jour, l’ADDAP m’a appelé pour dire que j’ai une place à l’hôtel. J’ai passé trois jours et ils m’ont dit de faire les empreintes et après de faire l’évaluation. Dés que j’ai fait l’évaluation, ils m’ont dit que c’est pas bon et ils m’ont dit de quitter l’hôtel.

Je suis revenu au premier endroit devant le commissariat et j’ai retrouvé les bénévoles qui m’ont hébergé la première fois. C’est eux qui m’ont hébergé encore. Moi j’ai envie de voir mon avocat. Je l’ai au téléphone deux fois, mais je l’ai pas vu en face à face. J’ai besoin d’aller voir le juge. Ce que m’a dit l’ADDAP, j’ai pas confiance en eux. Moi, je sais mon âge fixe, c’est ça.

Mon père et ma maman, si ils étaient vivants, je les appellerai devant eux pour qu’ils disent la vérité. Mais eux, comme ils ne sont pas là, c’est Dieu seulement qui connaît et mon extrait de naissance il est en train d’être envoyé. Moi, je veux dire, Dieu merci là où je suis, je ne dors pas dehors, eux ils m’hébergent très, très bien. Ce que je voudrais dire, c’est que l’ADDAP13, dés que tu vas à l’hôtel, tu n’as pas le temps de te reposer qu’ils te disent de parler pour faire l’évaluation ; toi, tu connais rien, tu es fatigué du voyage, tu ne sais même pas ce que tu vas dire.

Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson de Takana Zion. Il chante pour Conakry, la capitale de la Guinée, la ville où j’ai grandi.

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Bonjour, je m’appelle Kandet 😉🇬🇳

J’ai 16 ans et je viens de Guinée Conakry.

J’ai une grande famille, je viens d’une famille polygame. J’ai 3 sœurs et 3 frères, dont un frère et une sœur qui ont la même mère que moi. J’ai pas vécu dans le même foyer que mes vrais frères et sœurs : ils sont plus âgés, ils vivent chez la grande sœur de ma mère.

Ma mère est décédée pendant mon enfance, c’est comme si je l’avais jamais connue, c’est la deuxième femme de mon père qui s’est occupée de moi. Elle me donnait du travail, des marchandises à vendre dehors. Elle était violente avec moi si je ne voulais pas le faire elle me battait. Je m’entendais pas trop bien avec elle.

J’ai eu mon oncle, le frère de ma mère, au téléphone et je lui ai dit que ça allait pas avec elle. Donc il est venu, il a vu qu’elle s’occupait mal de moi et il m’a dit « viens je vais m’occuper de toi et je vais te mettre à l’école ». On est resté chez lui 2 jours. Il devait partir à l’étranger pour chercher du travail et donc il m’a emmené avec lui. On est parti au Mali, en bus. On a traversé le Mali pendant 2 jours, on dormait dans le bus ; on avait pas beaucoup à manger c’est mon oncle qui partait en chercher quand on faisait des arrêts. On est parti en Algérie en pickup. Mon père avait un ami en Algérie donc on a dormi là-bas. Après, moi, mon oncle et son ami on est parti en Tunisie. En Algérie il y a le rapatriement donc l’ami de mon oncle ne voulait pas se faire expulser, il est venu avec nous. On a dormi sur un chantier pendant 4 mois, mon oncle et son ami partaient travailler la journée. On mangeait à notre faim parce qu’ils avaient l’argent qu’ils gagnaient la journée.

Ensuite un jour mon oncle m’a emmené près de la mer et il m’a dit « on doit traverser ». Comme je n’avais nulle part où aller je l’ai suivi sans trop poser de questions. On était avec plusieurs autres personnes et on est parti dans une grande barque en bois. La traversée était très difficile, il y avait beaucoup de vent et de vagues, et quand on s’est fait récupérer par le bateau de sauvetage, on a fait naufrage car quand le bateau de secours arrive, tous le monde se bouscule. Notre bateau s’est retourné et mon oncle s’est noyé.

On était en Italie à Lampedusa. On a fait la quarantaine, puis on est parti dans une autre ville italienne et là-bas j’ai rencontré quelqu’un (un autre migrant) qui voulait aller en France aussi. On est parti ensemble à Saint-Etienne. On est venu en train ; on s’est fait attraper par la police la première fois, puis on a réessayé et on a réussi à passer. A Saint-Etienne j’ai été pris en charge par les services sociaux mais ils ne m’ont pas reconnu le statut de mineur donc il m’ont remis à la rue. Après quelqu’un ma payé un billet de train pour aller à Marseille. J’ai été pris en charge par RAMINA puis par le département qui m’a trouvé une place en hôtel. Après ils ont vu qu’à Saint-Etienne ils ne m’avaient pas jugé mineur, du coup j’ai du voir avec mon avocat. Ils m’ont remis à la rue et RAMINA a trouvé une famille pour s’occuper de moi.

Ça fait un mois que je suis chez eux. Ils sont très gentils, ils sont une grande famille. Je suis les cours de français de RAMINA, j’y vais depuis le mois de janvier. Je suis pas tranquille car je connais pas ma situation pour la suite. J’aime bien la France, de toute façon je ne peux pas aller ailleurs car je ne parle que français et soussou, ma langue maternelle.

Pour finir, je vous partage cette chanson de Banlieuz’art, un duo de Guinée que j’aime beaucoup. Je les écoutais déjà au pays.

✌ Rdv vendredi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez ️✌

Bonjour, je m’appelle Tidjani 🇬🇳🙂

J’ai seize ans, je suis arrivé à Marseille y’a 4 mois, avant j’étais en Italie, je viens de Guinée. Le voyage a été très dur, mais je suis ici, inch’allah!

Je suis content de rester ici, j’aime bien les français, une famille m’a accueilli pendant 1 mois, ils m’ont laissé dormir dans leur chambre, et eux dans le salon, ça m’a beaucoup touché.

Maintenant, je suis au foyer, et je vais à l’école, j’ai vu un psychologue car je ne dors pas bien parce que j’ai peur de faire des cauchemars de la Libye.

Ce qui m’a beaucoup étonné, c’est que les français ont peur de vieillir, surtout les femmes, ils font beaucoup de choses coûteuses pour être jeunes, ils ont peur d’être vieux. Moi je pense que c’est béni de devenir vieux, ça veut dire que tu vis longtemps, inch’allah!

Je vous partage cette photo, que j’ai prise à partir d’une vidéo. Je l’aime beaucoup parce qu’elle me rappelle mes petits frères.

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Bonjour, je m’appelle Jackson et j’ai bientôt 17 ans 🙂 🇬🇳

Je viens de Guinée Conakry. Je suis arrivé depuis 3 mois à Marseille.

J’étais à l’hôtel, j’ai fait mon interview, mais ils ne m’ont pas accepté. Après, ils m’ont demandé de quitter l’hôtel. Le juge ne m’a pas accepté car il n’y a pas de photos sur mes papiers d’identité. Mais chez nous en Guinée c’est comme ça. Il n’y a pas la photo, juste le tampon. J’ai dit à mon avocat et il m’a dit qu’on ferait un recours et qu’il fallait aller chercher une carte consulaire pour moi.

Pour l’instant, j’ai fait mon test casnav pour l’école, mais je n’ai pas commencé à aller à l’école. On est en train de chercher l’école pour moi. J’aimerai aller à l’école, car je ne parle pas bien français. Dans mon pays, je suis allé à l’école jusqu’à la cinquième année. Chez nous les cours sont en français.

J’aime aussi la musique, j’aime chanter. Je chante Rnb, Hip-Hop, mais chez nous nos parents n’aiment pas qu’on chante. Si nos parents disent non, on ne peut pas faire. Moi, j’aime chanter beaucoup, mais si je chante, ils vont m’abandonner. Ils vont plus me parler, même si je donne l’argent, car ils aiment pas ça.

Mais ce n’est pas pour ça que j’ai quitté. C’est mon grand-frère qui m’a amené sur la route, il ne m’a pas dit où on allait. J’étais obligé de l’écouter car c’est mon grand frère et sinon il va ma taper. C’est en Libye qu’on s’est séparé. Lui aussi voulait traverser. Moi comme j’étais petit, on m’a fait monter dans le premier zodiac. Lui, je ne sais pas si il a pris le deuxième zodiac. Jusqu’à présent on n’a pas parlé, je ne sais pas si il est mort ou vivant.

Je voudrais vraiment que l’ADDAP m’accepte sinon ce ne sera pas facile, ce ne sera pas bon.

La chanson que je voudrais vous partager est du chanteur ghanéen Kelyvnboy et s’appelle “my story”. Il parle de son histoire et il dit que les gens vont pleurer pour lui. Quand j’écoute ça, je pense à moi-même.

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