Bonjour la France, je me nomme Sylla, je viens de la Côte d’Ivoire et j’ai 17 ans. 🧐🇨🇮

Je suis arrivé à Marseille, il y a quelques mois. Je ne connaissais personne. J’ai été dans la rue. J’ai rencontré des messieurs qui m’ont conduit à l’ADDAP13.


Je suis allé à l’ADDAP13, je pensais que j’allais être mis à l’abri d’ici 48 heures. Malheureusement, ils m’ont dit que je dois patienter pendant un mois. Je n’avais pas un lieu où il faut aller, du coup ils m’ont indiqué vers la police de Noailles. Je suis arrivé là-bas, j’étais dehors jusqu’à 20h, 21h. Il y a un monsieur, qui est bénévole, qui est venu me rencontrer.


Du coup, j’étais là-bas, j’ai rencontré d’autres jeunes devant la police. Quelques minutes plus tard, il y avait une femme et un monsieur qui est venu nous demander si on était nouveau, qui ont pris notre nom et notre prénom. C’est eux qui sont venus nous sauver de la situation dans laquelle on était pour nous héberger chez eux. On les remercie beaucoup pour cela.


Ensuite, eux ils nous ont beaucoup soutenus. Mais malheureusement dans la semaine, on partait à l’ADDAP13, trois fois par jour. Vraiment, ils nous ont sauvé, on a fait un mois chez le monsieur et la dame. Après un mois, on a été mis à l’hôtel par l’ADDAP13. Après, on nous a parlé des empreintes qu’on devait faire avant l’évaluation. Du coup, on était partant avec eux.


On est allé à la préfecture de police, on a pris nos empreintes avec d’autres jeunes, on était nombreux. Maintenant, moi on m’a dit au niveau de mon cas que j’étais passé dans une autre ville de France, que j’avais pas été reconnu mineur là-bas. Moi, j’avais pas compris, on ne m’avait rien dit, personne ne m’avait expliqué ce que c’est. Il n’y avait pas de bénévoles.


Ensuite, vraiment, j’étais choqué car je pensais qu’ici on pouvait me prendre. Mais je n’arrive pas à comprendre de quoi on parle, en me disant que je ne peux plus faire d’évaluation. On m’a fait sortir de l’hôtel. Je me demandais pourquoi ça, car j’ai jamais vu un juge. Maintenant, je me demande pourquoi faire des empreintes, si on ne peut pas faire l’évaluation.


Dans le premier département, je ne me rappelle pas quand est ce qu’on a fait l’évaluation. On ne m’a rien dit. Je ne savais pas avant d’arriver ici ce qu’on appelle évaluation. Ensuite, on m’a mis dehors, donc je ne savais pas où aller, je n’avais pas un toit.


J’ai pu appeler le monsieur qui m’avait hébergé les premiers jours. Vraiment c’est quelqu’un de bien, il a su me comprendre. Donc je suis venu, je suis resté chez lui quelques temps, bien avant le temps qu’on me demande aujourd’hui de faire venir les papiers de mon pays avant d’aller voir le juge. Donc, je me demande si le département de Marseille fait le travail tel que le juge demande ou tel que le gouvernement demande.


Quand j’étais à l’hôtel, j’étais choqué. J’avais demandé à mon éducatrice pourquoi on nous traitait comme ça. La réponse qu’elle me donnait c’est : “Sylla, on ne peut pas vous accepter vous tous à la fois, il faut mettre ça dans ta tête”. Donc, je me demandais pourquoi elle dit ça. Je lui ai demandé si elle est française. Elle m’a dit qu’elle est française, mais que sa mère n’était pas française à sa naissance. Alors j’ai rien dit et je suis sorti.


Moi, vraiment, ce que j’aimerai dire, c’est que ce n’est pas un plaisir de venir ici, de faire la traversée. On pouvait mourir, on pouvait rester dans l’eau. Pour certaines personnes qui étaient sur la même pirogue que moi, ça c’est pas bien passé.


Nous, on est venu en France pour faire des études. Moi, je n’ai pas été à l’école au pays. Mais malheureusement, on nous rejette. Pourtant c’est les français qui nous ont colonisé, ils nous ont appris la langue française. C’est pour ça qu’on vient en France et pas en Italie ou en Espagne, pour apprendre la langue française et apprendre un métier.


Maintenant, du coup, ceux qui nous rejettent, on ne sait pas c’est qui. C’est pas un plaisir de venir, c’est vraiment parce que ça va pas du tout au pays. Concernant notre minorité, des éducatrices et des éducateurs nous traitent mal. Ils nous traitent de racistes, on nous dit du n’importe quoi. Ce que je veux dire et après c’est fini, c’est le chef du département, c’est qui ? C’est le juge ? Nous ici, c’est les bénévoles qui sont nos pères et nos mères, mais normalement ce n’est pas leur travail.


Le département, ils disent que nous sommes trop autonomes pour être mineurs. Mais quand tu vis en Afrique dans une famille pauvre, tu dois te débrouiller tout seul pour trouver à manger. Chez nous à 12, 13 ans quand tu es un jeune garçon, il y en a beaucoup qui sont à la rue. A 14, 15 ans, c’est la merde, il y a plus de soutien.


Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson que j’aime écouter pour garder le courage. Merci de m’avoir lu.


✌️ Rdv lundi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez. ✌️

Bonjour, je m’appelle Éric, je viens de Guinée Bissau 🙂🇬🇼

Je suis arrivé en France en septembre 2017, j’avais 15 ans.


J’ai été pris en charge par l’ASE de Gap, qui m’a transféré à Marseille, j’ai été reçu par l’ADDAP13, mais j’ai dormi dans la rue pendant un mois et demi. Je ne comprenais pas un mot de français.

Grâce à l’aide de bénévoles, en particulier le Manba, nous nous sommes tous regroupés, les membres de l’association et les jeunes qui étaient dans la même situation que moi, et on a occupé l’église de Saint Ferréol, au vieux port, pendant 2 jours et 2 nuits jusqu’à ce qu’ils nous trouvent un hébergement temporaire. On était 62 jeunes de toutes les nationalités, mais j’étais le seul de Guinée Bissau.


Je remercie beaucoup l’équipe de L’ADDAP13, car ils m’ont scolarisé dans une classe de primo arrivant aux lycée le Chatelier, j’ai validé mon premier diplôme de DELF A1, ensuite j’ai débuté une formation CAP-MVTR professionnelle en alternance avec une grosse entreprise, j’ai obtenu mon CAP en juin 2020,j’ai continué en alternance toujours avec cette même entreprise, et j’ai eu mon bac.


Aujourd’hui je suis en contrat CDI, toujours dans cette entreprise. Je remercie mon employeur qui m’a formé et donné toutes les chances de réussite.


Aujourd’hui, je me sens un héros en racontant cette aventure. On aime la France ! Pour la première fois que je parle ici, je vous fais partager cette musique


✌️ Rdv vendredi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez ✌️

Bonjour, je m’appelle Abdoulaye. J’ai 16 ans et je suis de Guinée Conakry 🙂🇬🇳

.Ça fait à peu près 6 mois que je suis à Marseille. Je voudrais vous parler de la différence entre la Guinée et la France.


Bon, chez nous en Guinée, il y a des choses qui sont très dures et difficiles. Chez nous quand tu tombes malade, il y a des problèmes d’hôpitaux, de médicaments. Même la nourriture qu’on doit manger quand on est malade on ne connaît pas ça, car il y a de la nourriture qu’il ne faut pas manger. Pour les déplacements, voyager, c’est difficile, car il n’y a pas de routes.


Pour l’électricité aussi, il y en a pas et il y a beaucoup de choses qui ne peuvent pas marcher sans électricité. Il y a beaucoup de métiers qui ne peuvent pas exister, si il n’y a pas d’électricité.


C’est pour ça qu’on a voulu rentrer en Europe. On voyait l’Europe à la télévision et sur Internet. On voyait qu’en Europe tout allait très bien.


Mais de quitter le pays pour venir en Europe, c’est très difficile. Il n’y a pas de traces, pas de voitures. Comme pour rentrer en Algérie du Mali, il faut que vous marchiez la nuit à pied. Pour rentrer en Algérie du Maroc, c’est pareil. Tu dois marcher 2, 3 jours pendant la nuit. La journée si on te voit, on te refoule. C’est ça qu’on appelle le rapatriement.


La journée, tu te couches en brousse jusqu’à ce que la journée se couche. Au Maroc, j’ai fait 10 mois et je me suis retourné en Algérie.


Pour rentrer en Libye, c’était pareil. Là-bas, j’ai tenté deux fois de traverser la mer. Les marins libyens nous ont attrapés. Ils nous ont mis en prison. J’ai fait deux mois à la prison de Zaouïa. L’autre fois, j’étais à Tripoli quand on nous a attrapés. Il y a une prison là-bas qui s’appelle Tréssica. Les Européens connaissent, car ils sont venus nous donner des habits. J’ai fait 3 mois. On nous frappe, on avait un pain le matin jusqu’à la nuit, l’eau n’est pas potable.


C’est la troisième fois que j’ai rejoins en Italie. J’ai fait un mois là-bas, avec 15 jours de quarantaine et 15 jours dans un campo. Les italiens voulaient qu’on apprenne la langue italienne pour rester. Moi, j’ai dit c’est le français car je suis dans la colonisation française. C’est à cause de ça que je suis venu en France. Et comme ça, j’ai pris le train pour venir à Marseille.


Il y a beaucoup de mes amis qui sont venus ici. Ils ont fait du football, de la mécanique. Ici, il y a l’électricité partout. Tu peux faire peinture, soudeur, il y a tout. Alors c’est pour ça que j’aimerai apprendre un métier pour quand je suis grand.


Les gens de Marseille ont été bons pour nous, les immigrants. On nous donne à manger, aller aux hôpitaux, des bâtiments pour dormir. On a rien qui nous donne des soucis, tout est normal.


J’ai quelque chose à dire au gouvernement français. Si tu vois un immigrant, ils ne sont pas venus pour dormir, ils ne sont pas venus pour le chômage. Ils sont venus pour le travail, pour apprendre le travail et travailler. Que ce soit l’affaire des mineurs et l’affaire des majeurs, il faudrait faciliter les affaires de papiers pour que ce soit la norme.


Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson, qui est en langue naturelle malinké.


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Parole de Minot : Bonjour, c’est à nouveau Banlieuz’art. 😄🇬🇳

J’avais fait ma première parole de minot, il y a deux ans et demi. C’était le 12 août 2019 et vous pouvez le retrouver sur le site internet de Ramina.


J’ai 18 ans maintenant, ça fait 3 ans que je suis en France. Je remercie tous les gens qui se sont occupés de moi, qui m’ont aidé à me soutenir pour mes études. Cette année, je suis en terminale de CAP Mécanique Auto.


En 2019, ma chanson préférée était “Néné Djarama” du chanteur guinée Banlieuz’art. Cette année 2022, ma chanson préféré est de Graya, Soprano et Alonzo, le titre c’est “Dans la peau”.


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Bonjour, je m’appelle Abdourahmane, j’ai 16 ans, je suis de Guinée Conakry. 🙂🌍

Je suis né dans une famille polygame, mon père a deux femmes. Ma mère n’a pas trop de moyen, elle vient d’une famille pauvre. La deuxième femme de mon père a des moyens car elle vient d’une famille bien placée.

On est 8 enfants : 3 filles et 5 garçons. Il y a un garçon et une fille qui ont la même mère que moi, les autres sont mes demi-frères et demi-sœurs.

A un moment mon père qui était au chômage n’arrivait plus à venir à nos besoins. De notre côté on avait pas d’argent, et du côté de l’autre mère ils avaient de l’argent, ils pouvaient aller à l’école : leur mère les soutenait beaucoup.

Souvent cela se passe mal entre les deux femmes d’un homme : il y a de la jalousie, et chaque femme veut que ses enfants réussissent mieux : il y a une concurrence.

Mon grand frère travaillait, il se débrouillait un peu mais il pouvait pas s’occuper de toute la famille. A un moment donné, mon grand frère m’a dit que j’étais grand et m’a demandé de travailler un peu et voir ce que ça donne. On faisait de la mécanique.

J’ai commencé à travailler avec lui, et à un moment il m’a dit pourquoi rester au pays, on peut peut-être chercher une vie meilleure ailleurs. La vie était difficile au pays. Mon grand frère avait des contacts car des amis à lui avait déjà fait la traversée. Donc il a fait des économies pour payer le passeur et on parti tous les deux.

On a quitté la Guinée pour aller au Mali en car. On est resté au Mali pendant une semaine, on était chez un contact des passeurs. Ils s’est bien occupé de nous, on était nombreux mais bien traités. On a repris le car pour l’Algérie. La traversée du Mali vers l’Algérie est compliquée.

Après on est parti en Lybie. La Lybie c’était très compliqué. Les lybiens sont méchants et agressifs. Souvent ils kidnappent des gens pour demander de l’argent à leur famille. On était dans un foyer où on ne sortait pas. On a voulu tenter la traversée mais des bandits nous ont attrapé avant de prendre la mer.

Mon grand frère a été emmené en prison et moi ils m’ont laissé comme je suis encore jeune. C’est un peu la mafia là-bas tout le monde a des armes. Mon grand frère a passé deux semaines en prison et moi je galérais car je n’avais pas d’argent. Je ne pouvais pas manger. Les autres migrants m’ont aidé et mon donné à manger.

En Lybie les migrants vont aider les gens à travailler sur les chantiers par exemple et gagnent de l’argent pour manger. Moi j’étais trop jeune on ne voulait pas de moi. Après 2 semaines mon grand frère est revenu, on a réessayé de partir en bateau et on a réussi.

On était pleins sur le zodiac. On a passé 2 jours sur la mer et on est allé en Italie. En Italie on était à Milan, mais on est pas resté longtemps car l’objectif était de venir en France car on parle français. On était en quarantaine pendant un bon moment et après on a décidé de venir en France. On est venu en train.

On a eu de la chance on a réussi à passer sans se faire attraper par les policiers. Le train est arrivé à Nice. On a fait deux jours à Nice et on est venu en blablacar à Marseille. On était à la gare et on nous a dit d’aller au poste de police.

La police a contacté RAMINA pour qu’on vienne s’occuper de nous. On a passé 1 mois chez un bénévole. Maintenant on est à l’hôtel et on attend l’évaluation du juge. On est dans deux hôtels différents. Je suis bien ici je veux rester, je me suis fais des amis et j’aime bien Marseille.

Aussi j’aime beaucoup le foot, et je veux vous partager une vidéo de N’Golo Kanté que j’aime beaucoup.

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Je m’appelle Emena. 🇨🇮🧐


Je suis arrivé de Côte d’Ivoire en France l’année dernière, j’ai été hébergé dans une famille. Vite, au bout de quelques jours je suis parti dans un premier foyer pendant 2 mois. J’étais très bien dans ce lieu. Ensuite je suis parti à l’hôpital pendant 1 mois pour un problème à mon poumon. Je suis sorti et depuis je suis hébergé dans le foyer où je suis actuellement et où il y a un problème.Le problème est le même depuis le début mais depuis 5 mois je n’arrive plus du tout à me sentir bien.


Nous sommes 3 migrants Africains parmi 60 enfants. Les 2 autres migrants Africains ont le même problème que moi et veulent aussi changer de foyer.


Il y a 4 éducateurs qui s’occupent de nous et le problème vient d’un. Cet éducateur nous dit tous les jours où il y a des choses pour nous blesser. Aux autres enfants et devant les autres éducateurs, il dit des choses fausses sur notre comportement.


Un éducateur qui n’est pas de notre groupe est venu me voir. Il m’a dit : “cette personne dit des choses sur toi, moi je sais que tu n’es pas comme ça. Je peux t’aider pour faire une lettre pour le juge, je peux t’aider pour appeler ton avocate”. J’ai dit non car j’ai peur des conséquences entre lui et cette personne qui parle de moi.


Tous les jours au repas cette personne dit des choses pour nous blesser. Il dit que nous ne sommes pas mineurs. Il dit qu’il ne comprend pas pourquoi nous avons quitté le pays. Il dit que nous sommes des profiteurs. Il dit que nous avons déjà des enfants dans notre pays. Il dit : ce que tu manges c’est notre argent. L’un de nous 3 a répondu que son salaire c’est aussi l’argent de la société. Cette personne lui a donné l’ordre de monter dans la chambre. Moi je ne dis rien. Je mange vite et je monte dans la chambre. C’est tous les jours pareil.
Le samedi matin, alors qu’on pourrait dormir tard, il vient nous réveiller et nous demande de descendre dans la salle commune pour rien.


Il rentre plusieurs fois par jour dans la chambre sans frapper. Il fait un tour dans la chambre, vérifie ce que nous faisons et repart. Trois minutes après, il revient. Parfois je suis en train de m’habiller. On lui a demandé de toquer, il dit oui et ne le fait pas. Il fait pareil dans la douche. Il ouvre la porte alors que je suis nu dedans.


Il y a des règles. La semaine il faut rentrer à 18h. Le week-end, il faut demander pour sortir. Je suis les règles. Je suis toujours à l’heure. Les autres éducateurs me font confiance et je peux sortir un peu le week-end et les vacances. Lui ne me laisse jamais sortir. Comme cette personne m’impose des choses différentes des autres éducateurs, j’ai demandé à discuter avec le chef des éducateurs. La discussion n’a jamais eu lieu.


Maintenant je n’arrive plus a dormir, je pense à ce problème tout le temps, au collège c’est pareil. J’aime le collège. Tous les élèves de ma classe et les professeurs sont sympathiques avec moi. J’ai de bonnes notes. Mais maintenant je n’y arrive plus. La professeur de Français a remarqué le changement et m’a demandé s’ il y a un problème. Je lui ai dit non. Le professeur de football m’a demandé aussi. Je me suis blessé à la jambe. Je lui dis que c’est la blessure.J’ai besoin de changer de foyer. J’ai besoin de me sentir mieux, de vivre normalement comme avant.


Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson qui est très connu dans mon pays et que j’ai déjà entendu passer plusieurs fois depuis que je suis à Marseille. Ça m’a fait chaud au cœur.


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Poème de Minot 🌍🥰 : Bonjour. Je m’appelle Konaté


Bonjour. Je m’appelle Konaté. J’ai 17 ans et je viens de Côte d’Ivoire. Cela va faire un an que je suis arrivé à Marseille et aujourd’hui je suis en foyer.


Avec l’actualité des derniers jours, j’ai écrit ce poème pour les enfants qui vivent avec la guerre et je vous le publie aujourd’hui. J’espère qu’il vous plaira ?


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Bonjour, je m’appelle Kapa, j’ai 17 ans, et je suis arrivé à Marseille il y a bientôt 3 mois 🙂🌍


Je vais vous raconter mon histoire qui s’est passée à Marseille.


En arrivant à RAMINA, j’ai été logé chez une bénévole à Aubagne. Elle est très investie et m’aide beaucoup. Nous avons commencé à travailler le français avant que je commence l’école. J’ai choisi un cahier de devoir spécial migrants à la bibliothèque d’Aubagne. Travailler chaque jour m’aide à apprendre de nouveaux mots et à mieux lire. Chaque mercredi et vendredi, lorsque je reviens des cours de français donnés par l’association à Marseille (j’y vais en train), elle me demande comment ça s’est passé, si c’était difficile et ce que j’ai appris. Toutes les questions qu’elle me pose me donnent du courage et l’envie d’apprendre le français.


Chaque jour je pars au stade pour faire du sport. Cela me fait du bien.


Mon hébergeante me fait découvrir beaucoup de choses. En plus de travailler le français, nous avons des moments de détente en nous promenant à la mer, en forêt… Nous allons aussi au cinéma, au restaurant. Elle cuisine très bien chaque jour de nouveaux plats que je ne connais pas et qui sont très bons. Parfois nous cuisinons des plats de mon pays ensemble.


Autre chose qui m’a beaucoup plu : découvrir la neige dans les Alpes le jour de mon anniversaire ! 🤩❄️


Cette région me plaît et j’aime la découvrir ! Pour finir, je vous partage cette image qui représente pour moi la joie d’avoir fêté mon anniversaire à la neige !


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Bonjour, c’est Zakaria et je poursuis le récit de ma traversée du désert (voir 27 décembre). 😢🌍


Sur certaines routes se trouvaient des touaregs du nord du Mali. Ils étaient en armes, arrêtaient les camions, nous prenaient notre argent, avec la complicité des passeurs !
Les touaregs commençaient en nous parlant doucement : » Nous ne sommes pas des voleurs, nous voulons juste 10 000 francs CFA » mais en même temps, ils armaient leurs kalachnikovs avec bruit pour nous effrayer.

Ceux qui donnaient les 10 000 passaient, ceux qui disaient qu’ils n’avaient rien étaient fouillés et là on leur prenait tout, plus que 10 000 !


Les femmes étaient plus touchées que les hommes car elles ne payaient pas mais étaient violées souvent devant leurs enfants et devant tout le monde. Elles ne pouvaient rien faire, ils étaient armées et le visage caché.


On a quitté Gao, Bauren, in-Trebezas et enfin on est arrivés dans la ville de Tessalit. Nous avons été récupérés par un chef touareg qui nous a parqués dans une grande cour où il y avait plein d’armes de guerre, et là bas, nous avons été vendus comme des marchandises aux passeurs, COMME DES MARCHANDISES.


Je raconterai la suite un autre jour et je vous fais écouter cette chanson pour finir.


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Bonjour, je m’appelle Junior. J’ai 16 ans, je viens de la Côte d’Ivoire 😀🇨🇮

Je suis rentré en juillet 2021 en France. La première ville qui m’accueille c’est Marseille. A mon arrivée, il n’y avait personne ici. J’ai fait trois jours où j’ai dormi dehors à la gare St Charles. Je ne savais pas où m’orienter pour avoir de l’aide. Je voyais les gens passer, je ne savais pas comment m’adresser. J’étais perdu. J’avais la peur en moi parce que je me disais : “si je m’adresse aux gens, comment ils vont me répondre et penser de moi ?”


Comme je pouvais pas rester la bouche bée, du coup j’ai pris le courage de demander aux gens où on peut m’orienter à fin qu’on m’aide à savoir où aller pour être hébergé. Parce que j’étais très fatigué et très faible de par ce trajet qui était pas facile.


Donc, du coup la première personne que j’ai vu c’était un black. Je savais pas si c’était un africain ou un français. Il m’a indiqué le métro où je pouvais être aidé, de prendre le premier et le deuxième arrêt, mais il était pressé et je ne savais pas ou c’était.


J’ai demandé à une deuxième personne, mais il m’a dit qu’il n’était pas de Marseille. Donc je ne savais pas comment faire. J’ai demandé à une troisième personne à la gare St Charles, lui c’était un français. Il m’a acheté un billet de métro pour aller à Bougainville.


Je suis arrivé c’était 11 heures passé et j’ai cherché le coin des mineurs. Quand je suis arrivé, c’était déjà fermé. J’ai essayé de me présenter quand même et j’ai rencontré une dame. Elle m’a dit si j’avais rendez-vous ici et j’ai dit : “non”.


Là, elle m’a dit de monter au 2ème étage. Là, elle m’a dit d’expliquer aux gens directement. Alors, je suis monté et j’ai trouvé deux dames. Je leur ai expliqué ma situation que je dormais depuis trois jours dehors. Elles m’ont dit que je suis arrivé trop tard, que c’était lundi et que je devais revenir le mercredi.


Elles m’ont écrit sur un bout de papier l’adresse du commissariat de Noailles, pour aller demander là-bas si j’aurais une place. J’ai essayé de me retrouver mais c’était pas facile car je ne connaissais pas la rue pour aller au commissariat. Je demandais aux gens, mais pas beaucoup me répondait. Après j’ai rencontré un jeune et il m’a accompagné jusqu’au commissariat de Noailles.


Arrivé au commissariat de Noailles, il y avait beaucoup de gens. Il y avait une femme de police qui était à la porte et je lui ai remis le bout de papier. Quand elle a vu le bout de papier, elle m’a dit automatiquement de revenir à 21h.


Pendant tout ce temps, je n’avais pas à manger et je ne savais pas où partir. Donc je suis resté défiler devant le commissariat, car je ne savais pas encore me repérer. Je suis resté comme ça, le ventre creu, je ne savais pas à qui demander à manger.


Quand 21h est arrivé, je me suis rendu au commissariat. C’est là où j’ai vu d’autres jeunes qui avaient des affaires. Il y avait des dames qui donnaient à manger aux jeunes. Je ne comprenais rien. Je suis allé voir la femme policière et elle m’a dit d’aller vers la dame que c’est une bénévole de Ramina.


Là, je me suis présenté, la dame m’a enregistré et elle m’a demandé ce que je voulais manger. J’ai pris un bout de gâteau avec le café et je l’ai mis dans mon ventre.
Après avoir mangé, je me demandais même si c’était bon où j’allais me coucher, car je pensais pas pouvoir revenir à la gare. Elle a commencé à appeler d’autres bénévoles. Si je ne me trompe pas, il y avait 10 jeunes ce jour-là et ils essayaient de nous départager.


Il était 23h, minuit, d’autres bénévoles sont arrivés. Moi, je suis arrivé avec un bénévole qui est venu me chercher pour aller à la maison. Arrivé à la maison, on était trois jeunes et là il y avait d’autres jeunes. Là, je me suis dit que c’est bon et qu’au moins je sais où je pouvais poser ma tête pour dormir dans une maison et pas à la gare.


Depuis ce jour avec les bénévoles, je n’ai plus eu à dormir dehors. La tête tranquille et tout va bien. Je voudrais dire merci aux bénévoles.


Pour finir, je voudrais vous faire écouter cette chanson qui est bien mélodieuse et tranquille. C’est un ami français de la montagne qui me l’a fait découvrir.


✌️ Rdv vendredi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez✌️