Bonjour, je m’appelle Zakaria, je suis ivoirien et aujourd’hui j’ai 19 ans 🙂🇨🇮. Je continue mon récit :


Je continue mon récit commencé avec la publication du 22 octobre, de l’arrivée en Italie à Marseille, sauvé par le gros bateau. J’avais 14 ans et demi.


Nous étions tous très fatigués et épuisés. On arrivait pas à réaliser qu’on était enfin arrivés, c’était un miracle.


J’ai retrouvé des gens qui étaient dans le bateau avec nous, mais je n’ai pas retrouvé mon ami Kéba, on avait fait tout le chemin depuis le pays, cela m’a beaucoup rongé l’esprit, mais ainsi va la vie, peut-être que ce n’était pas écrit dans sa destinée.


Chacun devait se préparer à l’avenir, quant à moi, je savais que j’avais fait le plus dur, mais que des longueurs de chemin m’attendaient, il fallait se projeter dans l’avenir et ça ne va pas être facile !


On nous a partagé dans des villes de Calabre, les hommes, les femmes et les enfants dans des villes, et nous, les mineurs, au nombre de quinze, on nous a mis chez une femme italienne. On nous a donné des vêtements et de la nourriture, les guinéens étaient les plus nombreux, puis nous sommes arrivés à Rossano.


Je n’avais jamais planifié de rester en Italie, pour de simples raisons : je ne connais pas la langue, et je n’avais pas une bonne image de l’Italie. Beaucoup m’avaient parlé du racisme, et cela m’a rongé énormément, mais je suis restée 5 mois en Italie, je n’ai jamais subi de racisme ! Peut-être que ma bonne étoile m’a porté chance !Nous étions en foyer avec des éducateurs et éducatrices qui s’occupaient de nous. Le soleil s’est mis à éclairer nos chemins, mais j’avais l’intention de quitter l’Italie.


Comme je l’avais appris, il faut bien se renseigner avant de partir. Pour ne pas commettre d’erreurs, je me suis renseignée partout. J’ai choisi la France et je suis rentré en contact avec un passeur, il nous a donné rdv à Vintimille.


J ’ai quitté Rossano le 20 septembre, j’ai pris un billet pour Cosenza, puis Paola, après Naples et enfin Roma où nous sommes arrivés dans la nuit, on y a dormi dans le froid. Puis le matin, train vers Milan, puis un bus jusqu’à Vintimille, on est arrivé dans la nuit.


J’appelle le passeur qui nous dit d’attendre jusqu’à 5h du matin. Je lui ai donné 50 euros, et il nous a caché, avec l’autre jeune, dans un petit placard du train, très dangereux au milieu des fils électriques, il nous a donné son numéro de téléphone et on s’est caché tout au fond. Mais trois hommes sont arrivés, un noir et deux arabes, ils ne savaient pas que nous étions cachés et ne nous ont pas vu. Ils ont refusé que le noir entre avec eux, et lui du coup, est allé prévenir le contrôleur, qui a fait sortir les deux autres, il a projeté sa torche loupe, et criait qu’on sorte, mais nous sommes restés calme sans un bruit, et à notre surprise, il a dit : “c’est bon, y’a personne”, et il a fermé à clé le placard sur nous.


On a appelé le passeur au téléphone, il nous a dit de descendre à Antibes, et il nous a dit comment ouvrir la porte. Ce truc à force d’insister s’est ouvert. On est allé s’assoir dans le wagon, une femme nous a vu sortir, très surprise, mais n’a rien dit. À Antibes un monsieur nous a dit de ne pas traîner là, car il y avait plein de flics, nous avons repris le train sans payer jusqu’à Marseille gare St Charles, à 13 h, et chacun est parti de son côté.


Je raconterai peut-être la suite plus tard. Merci de m’avoir suivi! La chanson que je voudrais vous partager est de l’artiste est Mc One et le titre est : “La vie du bon côté”. J’aime ces paroles qui me donnent du courage :


“On prend la vie du bon côté yeahMc One, wouhhCo gô bédé n’nan abbé cassi laYeah abé cassi laCo gô bédé n’nan abbé milila oh aahOn a grandi dans des conditions peu favorablesLa rue a fait des nous des guerriers, milieu sauvageEt pour s’en sortir, ici, il faut plus que du courage (weh-eh-eh)On fume, on braque, on traîne, mauvais est l’entourageMais on prend la vie du bon côté, eh-ehÀ chaque jour suffit sa peine (à chaque jour suffit sa peine)Oui, on prend la vie du bon côté, eh-ehSang de guerriers dans nos veinesEhh, Baba God, eh”


✌️ Rdv lundi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez ✌️

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