Bonjour, je m’appelle Camara 🙂🇬🇳

J’ai 17 ans. Je viens de GuinĂ©e Conakry. Je suis arrivĂ© Ă  Marseille en novembre 2021.

J’ai grandi auprĂšs de ma mĂšre et son mari. J’étais un grand soutien pour ma maman. Je l’aidais plus que son mari. Elle se levait Ă  5h pour vendre au marchĂ© et rentrer Ă  14h. Quand je pouvais, je l’amenais, et je faisais en sorte de l’aider au maximum. Depuis que je suis parti, je ne lui parle pas beaucoup. Parfois, quand son mari m’appelle. Mais je ne m’entends pas trĂšs bien avec lui, c’est principalement pour cela que je suis parti.

Mon pĂšre et ma mĂšre n’ont pas la mĂȘme religion. Mon papa vient de GuinĂ©e forestiĂšre, il est « guerze »(chrĂ©tien), alors que ma maman est musulmane. On ne me donne pas les mĂȘmes prĂ©noms dans la famille de mon pĂšre que dans celle de ma mĂšre. Mon pĂšre venait me rĂ©cupĂ©rer, quelques fois, pour m’acheter des choses, mais ma mĂšre n’aimait pas ça.

AprĂšs avoir quittĂ© l’école, j’ai travaillĂ© au port autonome comme apprenti pendant 6 mois. Nous faisions des voyages dans les pays limitrophes de la GuinĂ©e, notamment au SĂ©nĂ©gal sur de courtes pĂ©riodes. Un jour, nous sommes arrivĂ©s Ă  la frontiĂšre entre le SĂ©nĂ©gal et la GuinĂ©e, mais seuls le convoyeur et le chauffeur ont pu passer. Je n’étais qu’apprenti, alors on m’a dit de rentrer en GuinĂ©e. C’est lĂ  que j’ai dĂ©cidĂ© de partir, et j’ai quittĂ© la GuinĂ©e fin 2020 pour aller au Mali.

Au Mali, j’ai rencontrĂ© un jeune guinĂ©en Ă  la gare (lĂ  oĂč on prenait le bus) et on a dĂ©cidĂ© de faire le chemin ensemble jusqu’en Europe. À Tombouctou, nous avons pris un convoi qui a traversĂ© le dĂ©sert pendant 4 jours jusqu’à Infara. On Ă©tait 180 mais 30 personnes n’ont pas pu passer la frontiĂšre car elles se sont fait attraper et elles ont dĂ» retourner dans le dĂ©sert sans eau… donc elles sont mortes.

Avec mon ami, on avait tout planifiĂ©. Lui, il avait un frĂšre en AlgĂ©rie, qui connaissait quelqu’un qui envoyait les gens Ă  la frontiĂšre. Nous sommes alors allĂ©s ensemble jusqu’en AlgĂ©rie. Son frĂšre nous a accueilli dans un chantier. J’ai un peu travaillĂ© dans un chantier. Nous y sommes restĂ©s presque 4 mois.

j’ai 17 ans. Je viens de GuinĂ©e Conakry. Je suis arrivĂ© Ă  Marseille en novembre 2021. J’ai grandi auprĂšs de ma mĂšre et son mari. J’étais un grand soutien pour ma maman. Je l’aidais plus que son mari. Elle se levait Ă  5h pour vendre au marchĂ© et rentrer Ă  14h. Quand je pouvais, je l’amenais, et je faisais en sorte de l’aider au maximum. Depuis que je suis parti, je ne lui parle pas beaucoup. Parfois, quand son mari m’appelle. Mais je ne m’entends pas trĂšs bien avec lui, c’est principalement pour cela que je suis parti. Mon pĂšre et ma mĂšre n’ont pas la mĂȘme religion. Mon papa vient de GuinĂ©e forestiĂšre, il est « guerze »(chrĂ©tien), alors que ma maman est musulmane. On ne me donne pas les mĂȘmes prĂ©noms dans la famille de mon pĂšre que dans celle de ma mĂšre. Mon pĂšre venait me rĂ©cupĂ©rer, quelques fois, pour m’acheter des choses, mais ma mĂšre n’aimait pas ça. AprĂšs avoir quittĂ© l’école, j’ai travaillĂ© au port autonome comme apprenti pendant 6 mois. Nous faisions des voyages dans les pays limitrophes de la GuinĂ©e, notamment au SĂ©nĂ©gal sur de courtes pĂ©riodes. Un jour, nous sommes arrivĂ©s Ă  la frontiĂšre entre le SĂ©nĂ©gal et la GuinĂ©e, mais seuls le convoyeur et le chauffeur ont pu passer. Je n’étais qu’apprenti, alors on m’a dit de rentrer en GuinĂ©e. C’est lĂ  que j’ai dĂ©cidĂ© de partir, et j’ai quittĂ© la GuinĂ©e fin 2020 pour aller au Mali. Au Mali, j’ai rencontrĂ© un jeune guinĂ©en Ă  la gare (lĂ  oĂč on prenait le bus) et on a dĂ©cidĂ© de faire le chemin ensemble jusqu’en Europe. À Tombouctou, nous avons pris un convoi qui a traversĂ© le dĂ©sert pendant 4 jours jusqu’à Infara. On Ă©tait 180 mais 30 personnes n’ont pas pu passer la frontiĂšre car elles se sont fait attraper et elles ont dĂ» retourner dans le dĂ©sert sans eau… donc elles sont mortes. Avec mon ami, on avait tout planifiĂ©. Lui, il avait un frĂšre en AlgĂ©rie, qui connaissait quelqu’un qui envoyait les gens Ă  la frontiĂšre. Nous sommes alors allĂ©s ensemble jusqu’en AlgĂ©rie. Son frĂšre nous a accueilli dans un chantier. J’ai un peu travaillĂ© dans un chantier. Nous y sommes restĂ©s presque 4 mois. On a ensuite repris le chemin avec mon ami pour aller en Tunisie. On ne travaillait pas, on n’avait pas de quoi manger, mais on Ă©tait ensemble. Il avait fait des vacances au SĂ©nĂ©gal et avait appris Ă  pĂ©cher. En tout, nous avons passĂ© 8 mois ensemble, mais il est parti en Italie sans moi. J’étais un peu triste car on avait prĂ©vu de faire la traversĂ©e ensemble. Je suis donc restĂ© en Tunisie. J’ai travaillĂ© comme saisonnier pour les olives. On Ă©tait 7 personnes Ă  loger dans une chambre en s’associant pour le loyer. Tout le travail Ă©tait fait Ă  la main. Je devais sortir le bois qui Ă©tait stockĂ© dans de l’eau salĂ©e et le dĂ©poser Ă  terre pour que le soleil le sĂšche. Un mois aprĂšs le dĂ©part de mon ami, je suis rentrĂ© en Italie. Un monsieur en Tunisie a nĂ©gociĂ© une pirogue et nous avons traversĂ©. Heureusement, j’avais pu recevoir un peu d’argent de ma famille. Nous Ă©tions 24 sur la pirogue. La traversĂ© s’est bien passĂ©e, mais arrivĂ©s en zone internationale, nous avons Ă©tĂ© attrapĂ©s et mis dans un camp de migrants en Sicile. Le lendemain, on nous a dit de nous prĂ©parer pour aller sur un bateau. Nous sommes restĂ©s en quarantaine une semaine puis ce bateau et il nous a envoyĂ©s dans un autre camp, Ă  Pescara. Nous avons eu un bon accueil.

Avec un ami rencontrĂ© en Italie, nous avons dĂ©cidĂ© d’aller en France. On a pris le train jusqu’à Turin. On est arrivĂ©s la nuit. Impossible de prendre un bus Ă  cette heure, alors on a dormi dehors lĂ -bas. Nous Ă©tions 4 en tout. Quelqu’un est venu pour nous guider, et nous a expliquĂ© comment prendre le bus pour Cuneo. On a pris le train lĂ -bas, qui nous a envoyĂ©s Ă  la frontiĂšre français. C’est lĂ  que les policiers nous ont contrĂŽlĂ©s. Nous avons Ă©tĂ© envoyĂ©s dans un autre camp, sous les montagnes, prĂšs d’une forĂȘt. Le lendemain, j’ai demandĂ© Ă  un jeune quel bus partait vers la France. Il m’a dit qu’il n’y avait pas de bus qui amenait directement en France ; ils ne menaient qu’aux trains. J’ai donc pris un bus en direction de la gare, et une fois lĂ -bas, j’ai pris un train. J’ai fait un changement Ă  Monaco, direction Marseille. J’ai choisi cette ville car un de mes frĂšres y vit.

En novembre je suis arrivĂ©. J’ai dormi Ă  la gare car mon frĂšre n’était pas sur Marseille, et il est venu me chercher le lendemain matin, pour m’accompagner au commissariat de police. Il a ratĂ© l’école Ă  cause de moi ! La police m’a dit d’attendre et que l’association RAMINA allait venir me chercher. J’ai attendu 1h avec mon frĂšre, et l’asso est venue me chercher. Le premier jour, on m’a envoyĂ© chez Romain, j’ai dormi lĂ -bas. Le 2e jour, on m’a envoyĂ© dans une autre famille d’accueil pour 2 jours. Puis j’ai passĂ© 15 jours dans une autre famille. Ensuite, c’est l’ADAP 13 qui m’a pris en charge et j’ai Ă©tĂ© placĂ© en hĂŽtel. J’ai changĂ© d’hĂŽtel et maintenant je reste lĂ . Je suis les cours de français de RAMINA et le mercredi, on joue parfois au foot au Coco Velten.

Je vais ĂȘtre scolarisĂ© Ă  la rentrĂ©e une fois que mes vaccins seront Ă  jours. J’aime lire des livres. En GuinĂ©e Conakry, j’ai fait l’école jusqu’en 9e (collĂšge). Je souhaite prendre la religion de mon pĂšre, je verrai pour aller dans une Ă©glise lorsque je parlerai mieux français. J’ai hĂąte d’ĂȘtre scolarisĂ©. On a ensuite repris le chemin avec mon ami pour aller en Tunisie. On ne travaillait pas, on n’avait pas de quoi manger, mais on Ă©tait ensemble. Il avait fait des vacances au SĂ©nĂ©gal et avait appris Ă  pĂ©cher. En tout, nous avons passĂ© 8 mois ensemble, mais il est parti en Italie sans moi. J’étais un peu triste car on avait prĂ©vu de faire la traversĂ©e ensemble. Je suis donc restĂ© en Tunisie. J’ai travaillĂ© comme saisonnier pour les olives. On Ă©tait 7 personnes Ă  loger dans une chambre en s’associant pour le loyer. Tout le travail Ă©tait fait Ă  la main. Je devais sortir le bois qui Ă©tait stockĂ© dans de l’eau salĂ©e et le dĂ©poser Ă  terre pour que le soleil le sĂšche. Un mois aprĂšs le dĂ©part de mon ami, je suis rentrĂ© en Italie. Un monsieur en Tunisie a nĂ©gociĂ© une pirogue et nous avons traversĂ©. Heureusement, j’avais pu recevoir un peu d’argent de ma famille. Nous Ă©tions 24 sur la pirogue. La traversĂ© s’est bien passĂ©e, mais arrivĂ©s en zone internationale, nous avons Ă©tĂ© attrapĂ©s et mis dans un camp de migrants en Sicile.

Le lendemain, on nous a dit de nous prĂ©parer pour aller sur un bateau. Nous sommes restĂ©s en quarantaine une semaine puis ce bateau et il nous a envoyĂ©s dans un autre camp, Ă  Pescara. Nous avons eu un bon accueil. Avec un ami rencontrĂ© en Italie, nous avons dĂ©cidĂ© d’aller en France. On a pris le train jusqu’à Turin. On est arrivĂ©s la nuit. Impossible de prendre un bus Ă  cette heure, alors on a dormi dehors lĂ -bas. Nous Ă©tions 4 en tout. Quelqu’un est venu pour nous guider, et nous a expliquĂ© comment prendre le bus pour Cuneo. On a pris le train lĂ -bas, qui nous a envoyĂ©s Ă  la frontiĂšre français. C’est lĂ  que les policiers nous ont contrĂŽlĂ©s. Nous avons Ă©tĂ© envoyĂ©s dans un autre camp, sous les montagnes, prĂšs d’une forĂȘt. Le lendemain, j’ai demandĂ© Ă  un jeune quel bus partait vers la France. Il m’a dit qu’il n’y avait pas de bus qui amenait directement en France ; ils ne menaient qu’aux trains. J’ai donc pris un bus en direction de la gare, et une fois lĂ -bas, j’ai pris un train. J’ai fait un changement Ă  Monaco, direction Marseille. J’ai choisi cette ville car un de mes frĂšres y vit. En novembre je suis arrivĂ©. J’ai dormi Ă  la gare car mon frĂšre n’était pas sur Marseille, et il est venu me chercher le lendemain matin, pour m’accompagner au commissariat de police. Il a ratĂ© l’école Ă  cause de moi ! La police m’a dit d’attendre et que l’association RAMINA allait venir me chercher. J’ai attendu 1h avec mon frĂšre, et l’asso est venue me chercher. Le premier jour, on m’a envoyĂ© chez Romain, j’ai dormi lĂ -bas. Le 2e jour, on m’a envoyĂ© dans une autre famille d’accueil pour 2 jours. Puis j’ai passĂ© 15 jours dans une autre famille. Ensuite, c’est l’ADAP 13 qui m’a pris en charge et j’ai Ă©tĂ© placĂ© en hĂŽtel. J’ai changĂ© d’hĂŽtel et maintenant je reste lĂ . Je suis les cours de français de RAMINA et le mercredi, on joue parfois au foot au Coco Velten.

Je vais ĂȘtre scolarisĂ© Ă  la rentrĂ©e une fois que mes vaccins seront Ă  jours. J’aime lire des livres. En GuinĂ©e Conakry, j’ai fait l’école jusqu’en 9e (collĂšge). Je souhaite prendre la religion de mon pĂšre, je verrai pour aller dans une Ă©glise lorsque je parlerai mieux français. J’ai hĂąte d’ĂȘtre scolarisĂ©.

Je vous partage un clip d’un chanteur que j’aime beaucoup.

Rdv en fin de semaine pour une nouvelle parole de minot Likez, partagez, boulĂ©guez ✌

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