Bonjour, je m’appelle Ouédrahogo. Je viens du Burkina Faso et j’ai 17 ans 😔

Bonjour, je m’appelle Ouédrahogo. Je viens du Burkina Faso et j’ai 17 ans. Je suis arrivé à Marseille le mois passé.

Moi, je voudrais vous parler d’un truc qui m’est arrivé la semaine passée. J’étais dans la gare de métro, où on passe le ticket. Il faut savoir que nous, les mineurs non accompagnés, on doit aller à l’ADDAP de Bougainville pour se présenter chaque semaine, mais qu’on ne nous donne pas de tickets. Du coup on est obligé de voler le métro, ce qui n’est pas bon, pour pouvoir se présenter à l’ADDAP.

Là, il y’avait un vieux monsieur qui voulait mettre son ticket. Je me suis approché de lui pour passer avec lui. Là, le monsieur, il m’a donné un coup de coude dans la poitrine. Je lui ai demandé pourquoi il faisait ça. Il m’a répondu que lui il paye avec son argent. Je lui ai dit : “Monsieur, moi je suis un mineur étranger, c’est pour ça que je passe comme ça car je n’ai pas de tickets” et il m’a redonné un coup de coude. Ça me fait mal, encore aujourd’hui. Je suis passé vite et j’ai descendu les escaliers. Le monsieur est venu me retrouver et il m’a crié dessus en disant qu’il était pas content. Moi, je pleurais, tout le monde nous regardait, c’était très traumatisant.

Moi, je suis très timide avec ce que j’ai vécu sur la route en Libye et au pays. C’est difficile pour moi quand je vis quelque chose comme ça, je ne sais pas en parler, je souffre au fond de mon cœur et ça me fait pleurer.

Moi, je viens d’un pays où ça ne va pas. Il y’a la guerre, les écoles sont fermées, pas à cause du covid. Dans ma ville, j’ai vu les djihadistes mettre le feu aux hôpitaux, tuer les enseignants de français pour ne pas apprendre l’école des blancs aux enfants. C’est à cause de tout ça que les gens fuient notre pays, car les dijihadistes ne veulent qu’on fassent certains métiers. Les gens sont déplacés et ont quitté ces villages et ces villes. L’armée nous a dit que c’était fini que les gens pouvaient rentrer chez eux, mais il y’a eu à nouveau des tueries quand les gens sont retournés.

Pour finir, je voudrais vous montrer ce reportage pour que vous compreniez ce qui se passe au Burkina, comme dans d’autres pays d’Afrique, comme le Mali et le Niger. ✌️ Rdv vendredi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez ✌️

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