Ça fait un mois que je suis arrivé à Marseille. Moi, j’étais au village avec mon père qui ne voit pas. On vivait avec son frère dans la même cours. Les enfants du frère de mon père, ils allaient à l’école, et mon petit frère et moi on n’allait pas à l’école parce que mon père n’avait pas les moyens pour nous payer l’école. Moi j’allais aux champs pour suivre les boeufs. Les enfants du frère de mon papa, ils se moquaient de moi car je ne parlais pas bien le français. C’est là qu’un jour j’ai dit que s’ ils ne vont pas m’envoyer à l’école, moi je ne vais plus aller aux champs. C’est là quand le petit frère de mon papa il ne m’a pas vu aux champs une journée il m’a retrouvé et il m’a frappé. C’est comme ça que j’ai eu des blessures sur la tête. Quand il a fait ça, ma maman a appelé son petit frère pour lui dire que mon oncle m’a frappé. Ils ont commencé à me soigner avec les feuilles traditionnelles car il n’y avait pas l’argent pour aller à l’hôpital. A chaque fois, encore aujourd’hui j’ai mal à la tête, mes yeux me font mal. Alors un jour le petit frère de ma maman est venu me chercher à Abidjan pour que j’aille à l’école. Quand il est venu me chercher, j’ai préparé mes bagages, j’ai salué mes parents, je croyais que j’allais à Abidjan et c’est comme ça que je me suis retrouvé en Libye, après avoir passé Burkina, Niger. La Libye c’était trop dur, la traversée c’était trop dur et jusqu’à présent j’ai toujours la douleur et je n’arrive pas à dormir ici. C’est pour cela que je suis venu en France, pour être soigné, pour aller à l’école et car je ne comprends pas la langue en Italie. Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson du chanteur “Molière”. Il chante en dioula pour dire qu’il ne faut pas pleurer et il parle en français pour dire qu’il va s’occuper de l’école pour sa petite nièce Awa. 
Rdv lundi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez.
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