Je suis de passage à Marseille pour un séjour de 3 jours mais sinon je suis dans un foyer de bénévoles dans un autre département du nord de la France et je suis scolarisé dans une classe de préapprentissage. Moi, je voudrais vous parler de la vie en France. Pour moi c’est plus compliqué qu’au Cameroun car ici je suis tout seul. Au Cameroun, j’avais mes parents et ils faisaient tout pour moi, cela avant que je ne sois obligé de quitter le pays car ce n’était pas ma volonté de venir. Ici les bénévoles m’aident à leur niveau, mais ce n’est pas suffisant. Par exemple, il y’a des semaines où je ne mange qu’un repas par jour qui est celui de la cantine. J’espère que je continuerai à avoir le courage pour aller à l’école et être régularisé un jour comme toutes les personnes qui vivent en France. Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson camerounaise que j’aime bien. C’est l’histoire de quelqu’un qui est parti gagner de l’argent en Europe et qui a envoyé l’argent à la famille. Mais en fait c’est son frère qui a utilisé l’argent pour avoir la belle vie et qui a juste changé deux tôles sur le toit de la maison de la famille. La chanteuse explique qu’il faut vivre sa vie et pas toujours se sacrifier pour la famille, il faut aussi prendre soin de nous.
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Je trouve que Marseille c’est bien, que l’association qui m’a accueilli pour me faire dormir chez les gens c’est bien. Les gens qui m’ont hébergé, ils sont bien, ils prennent soin de moi. Je dis merci à tous ceux qui travaillent pour la France et pour ce qu’ils font pour nous. Ils nous accompagnent, ils nous apprennent à lire, à faire de telle sorte que l’on puisse s’intégrer dans la société. Tout ce que je peux dire c’est merci, je ne sais pas quoi dire de plus. Que Dieu les garde, que Dieu les protège, que Dieu leur donne la force de faire encore plus pour nous qui venons d’arriver en France. Pour finir, je voudrais vous montrer cette vidéo de mon joueur préféré, qui est Didier Drogba. Il est ivoirien, comme moi et il a joué à Marseille où je suis aujourd’hui. Pour moi c’est des mots forts, ça me donne la chair de poule de dire ça.
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Depuis un mois, je suis arrivé à Marseille et j’aimerai aller à l’école parce que je ne sais pas lire. J’aimerai dire à tout le monde que la route que j’ai prise par la Libye, c’est très dangereux. Le désert, la Libye et surtout la traversée sur l’eau. On est resté deux jours sur le bateau, on était trop nombreux. Les gens vomissaient et tout le monde avait très peur. Nous, notre bateau est arrivé jusqu’à Lampedusa, on est rentré au port. On nous a fait quitter notre petit bateau, le zodiac, et on nous a fait descendre à terre et puis on nous a fait rentrer dans un grand bateau. On a fait là-bas dix jours de plus à cause du confinement. Ici à Marseille, il y’en a parmi nous qui suivent la délinquance et c’est pas bon. Moi, je pense que ce qui est important c’est qu’on réalise nos rêves qui est d’attendre pour aller à l’école et pour avoir un bon métier. Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson de Tiken Jah Fakoly, elle me plait beaucoup et aussi car il chante pour sa maman.
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J’ai quitté mon pays car j’ai été abandonné par les parents de mon père parce qu’ils ont dit que je n’étais pas né pendant le mariage. Ma mère m’a donné à son papa mais il n’aimait pas ma mère et il était aussi contre moi. Un jour il m’a dit de quitter la maison sinon je serais responsable de tous les malheurs qui pourraient m’arriver. J’ai parlé avec sa femme, ma grand-mère et je lui ai demandé si elle pouvait parler avec son mari. Elle a tout essayé mais m’a dit qu’il fallait que je parte sinon il allait me faire du mal. Donc je suis parti de la maison, je n’avais pas le choix. Je ne savais pas où était ma maman alors je suis resté longtemps dans la rue. On m’a dit que ma maman était très malade, qu’elle était allée se faire soigner dans un village. Quand j’ai quitté la maison, je ne savais pas où elle était. Je demandais de la nourriture et de l’argent dans la rue pour ne pas mourir de faim, je dormais dehors. J’ai eu beaucoup de problèmes dehors. Il y a des gens qui venaient m’agresser, je me suis fait tabasser, et j’ai eu deux accidents. La première fois c’était un taxi, la deuxième fois c’était une moto. C’était très grave, j’ai perdu des dents, mon pied a été cassé. La personne qui m’a cogné ne s’est pas arrêtée, elle a continué son chemin. J’ai eu une vie très difficile. Je suis resté à la gare de KS (société de bus). Un jour, un monsieur est venu me voir là-bas, il m’a dit “mon petit, on m’a dit que tu as été chassé de la maison”, j’ai dit “oui mais comment tu le sais ?”, il m’a répondu qu’il était le petit frère de ma mère. Moi je ne l’ai pas cru, comment il pouvait connaître ma mère ? Du coup il m’a montré une photo de ma mère et là j’ai pris conscience que c’était vrai. Il a dit qu’il allait venir me voir plus tard. Il m’a donné un peu d’argent et je me suis payé de la nourriture avec. Deux jours après, il est revenu me voir et m’a dit qu’il allait m’envoyer dans un pays pour que ma vie soit bien. Je lui ai dit “moi je ne connais personne là-bas, est-ce que tu vas venir avec moi ?”. Il a dit qu’il pouvait m’accompagner. S’il n’avait pas dit ça, je ne serais pas parti. Nous sommes partis à Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire, puis on est allé au Mali. Après on est allé en Algérie (je ne connaissais pas ce pays). Il m’a dit qu’il avait quelque chose à faire en Algérie, qu’il avait un ami dans un pays à côté de l’Algérie. Il m’a dit que son ami allait venir me chercher et qu’il nous rejoindrait là-bas. Je suis parti avec son ami, le voyage a été long alors que je pensais que c’était pas loin. On est arrivé en Libye, le pays qui n’était pas loin dont il parlait (c’est en arrivant là-bas que j’ai appris que c’était la Libye). Il m’a dit qu’un arabe allait venir me chercher. Quand l’arabe est arrivé, il m’a dit qu’il allait m’emmener et que le petit frère de ma mère allait me rejoindre là-bas. Quand il m’a dit ça, je lui ai dit que le petit frère de ma mère m’avait dit qu’il me rejoindrait chez lui. Là, il m’a giflé et m’a dit “Est-ce que tu penses que tu vas rester chez moi ici et que je vais te nourrir ? On t’a déjà vendu.” J’ai dit “Pourquoi il m’a fait ça ?”, il a répondu “C’est au petit frère de ta mère qu’il faut demander ça”. J’ai dû monter dans la voiture de l’arabe, je n’avais pas le choix. C’est quand on est arrivé chez lui que j’ai connu l’enfer. Là-bas, on me maltraitait, je mangeais à 14h et je devais attendre le lendemain à 14h pour manger à nouveau. J’étais enfermé dans une petite pièce. Il avait beaucoup de moutons, il m’a dit que je devais m’occuper de tout avec les moutons et il m’a montré son arme en disant “Si un mouton un jour a un problème, je te tue je te le jure.” La femme de l’arabe m’a dit que j’étais petit et m’a demandé ce que je faisais ici. J’ai dit que j’avais été vendu par quelqu’un et elle m’a dit que si j’avais des parents, je pouvais les appeler pour qu’ils paient pour me récupérer, sinon son mari allait me faire du mal. Elle m’a dit que si je pouvais m’échapper il fallait que je le fasse. C’est là que je me suis échappé. J’ai marché au bord de la route sans chaussures. Une voiture est passée, la personne qui m’a pris m’a donné à la police. La police m’a enfermé. Je suis resté là-bas. Le chef de la police m’a demandé comment je m’étais retrouvé ici alors je lui ai raconté mon histoire. Il a eu pitié de moi, il m’a dit qu’il avait un ami qui faisait traverser les jeunes. J’ai demandé “traverser où” ? Il m’a dit “la mer”. J’ai dit que je ne pouvais pas traverser la mer. Il m’a dit que sinon je devais rester enfermé en prison. J’ai réfléchi, je ne pouvais pas rester en prison, j’étais obligé de traverser. Même si je mourrais dans la mer, c’était mieux que de mourir en prison. Donc son ami est venu, je lui ai raconté mon histoire, il m’a donné à manger chez lui jusqu’au jour où il nous a mis dans un bateau. Quand on est arrivé au bord de l’eau, j’ai eu peur, j’ai beaucoup pleuré. Il m’a dit que tout le monde allait arriver. Ils étaient beaucoup ceux qui nous envoyaient sur les bateaux, ils avaient des kalachs. Là on nous a mis sur l’eau, on a fait quatre jours, et Dieu merci un bateau nous a sauvés et nous a emmenés en Sicile. Quand on est arrivé en Italie selon moi je pensais qu’on parlait français là-bas donc c’était un peu compliqué la langue. J’ai rencontré des tunisiens qui m’ont dit qu’ils allaient en France, j’ai demandé si je pouvais venir avec eux, ils ont dit bien sûr alors je suis parti avec eux. C’est là que je me suis retrouvé ici en France. Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson car je la trouve très douce ✌️ Rdv lundi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez✌️
Quand j’étais au pays, je parlais seulement bambara. Je vivais à Bamako et dans ma famille et dans la rue tout le monde parle en bambara. J’ai fais l’école, un peu, 3, 4 ans. Le professeur, il nous parlait en bambara. Les livres aussi ils étaient en bambara, l’alphabet il était comme l’alphabet français, A, B, C, D, mais avec des mots bambaras. Je voudrais vous apprendre un beau proverbe en bambara : “Kamalen nyuman bée tè dugutigi den ye” ça veut dire que : “les meilleurs garçons du village ne sont pas forcément les enfants du chef”. Pour finir, je voudrais vous partager ce clip de Iba One qui parle de la situation au Mali, avec la guerre, le chômage, les boutiques qui sont fermées. Merci à vous. ✌️Rdv vendredi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez ✌️
Je suis venu en France avec mon objectif qui est le football. En Tunisie, j’ai joué pour une équipe professionnelle dans la catégorie des cadets. Mais c’était impossible d’avoir une vraie carrière avec de l’argent si je restais en Tunisie. Mon père est malade et j’ai envie de réussir ici pour l’aider à payer l’hôpital. Aujourd’hui, il ne peut plus travailler et il m’a donné une partie de l’argent quand il a vendu la maison pour faire le trajet pour venir en Europe. Pour finir, je voudrais vous partager cette vidéo pour vous montrer ce que les gens de mon quartier nous savons faire. ✌️ Rdv lundi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez ✌️
Hier, j’étais en Italie et je suis arrivé en France. Pour faire le trajet entre l’Italie et la France c’est pas facile parce qu’on pas de documents et le police nous empêche de venir. La première fois, je m’étais caché dans le train et ils m’ont fait retourner à pied en Italie. J’ai marché deux, trois heures de temps pour revenir à la gare. J’ai réessayé une autre fois, là ils m’ont pas vu et j’ai pu traverser, ça c’était hier que je suis arrivé. Là où j’étais en Sicile, il n’y a pas d’études, rien du tout, ni de prise en charge. On ne mange pas bien, toujours les spaghettis avec du pain, on ne nous donne pas de vêtements. C’est pourquoi j’ai décidé de venir en France, j’aime bien le français. Chez moi, c’est la langue que parlent les gens importants, c’est aussi la langue qu’on parle dans la rue entre nous, car il y’a plus de soixante deux langues en Côte d’Ivoire. Et le français c’est la langue qu’on apprend à l’école. Alors voilà pourquoi je suis venu pour étudier le français en France car j’ai pas trop pu faire l’école au pays. J’ai eu de la chance arrivé à Marseille d’être bien accueilli et pris en charge pour la nuit parce que j’avais peur d’où est-ce que j’allais passer la nuit. Maintenant, on nous a amené dans une autre petite ville. Ici j’espere pouvoir faire ma vraie passion qui est le football, alors pour finir, je vais vous montrer une vidéo de mon joueur préféré, Kylian Mbappé.
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Parole de Minot : Je suis arrivé à Marseille en septembre et j’ai seulement deux amis ici. Dans le futur, je voudrais jouer au football, mais je ne sais pas quel travail je voudrais faire. J’espère que je pourrais aller à l’école pour apprendre le travail que j’aime et puis aussi pour ma priorité qui est d’apprendre le français. Peut-être que je pourrais réaliser mon rêve qui est d’aller dans une école de danse ? J’aimerai vraiment apprendre à me libérer en dansant. Pour finir, j’aimerai vous partager ma musique favorite du moment. Rdv vendredi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez
Je suis arrivé à Marseille depuis quelques jours. Moi, je voudrais vous parler de ce que représente Marseille. Depuis tout petit je rêvais de venir ici. J’aime beaucoup le football et le club de Marseille il est très connu, c’est le seul qui a gagné la ligue des champions pour la France. Depuis tout petit, quand je regarde les matchs au Vélodrome, j’aime trop l’ambiance. J’ai trop envie d’être avec les gens, quand ils allument les feux avec les couleurs qui sortent. La cause qui m’a fait venir en France c’est que j’ai appris que quand tu es mineur tu peux aller à l’école et je voulais avoir une bonne éducation. Mon pays, il est français, même son nom est français. En classe il faut parler français, quand on parle notre langue notre professeur nous frappe et nous punit parce qu’il faut qu’on parle français. Je n’aurai jamais cru qu’un jour j’arriverai à venir en France car j’ai aucun membre de ma famille ici. Les conséquences, c’est que je suis arrivé ici après le décès de mon père étant hautement obligé de sortir du pays grâce à mon oncle, car je ne pouvais plus aller à l’école, que ma mère s’était remarié avec un autre homme et que j’étais seul avec ma grand-mère. Pour finir, je voudrais vous faire écouter cette chanson très connue qui a été faite au stade de Marseille. La première fois que je l’ai écouté, c’était en Libye. ✌️ Rdv vendredi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez ✌️
Bonjour c’est Kevin, j’ai 18 ans, je viens du Ghana et vous pouvez retrouver ma première parole de minot qui date du 25 novembre 2019. Maintenant, je suis en 2ème année de CAP et j’aime beaucoup mon travail. Les choses sont dures pour moi, mais j’aimerai pouvoir continuer de réaliser mes rêves. C’est des fois dur pour moi car mon père est décédé en Libye et je n’ai plus de nouvelles de ma mère depuis longtemps. Actuellement je n’ai pas de famille et personne pour m’aider. L’association dans laquelle je suis me pousse vers la sortie mais je ne gagne pas d’argent avec ma formation. Je n’ai pas l’argent pour les documents et faire ma carte de séjour. Mes éducateurs disent qu’ils vont peut être m’aider mais jusqu’à présent rien n’a été fait. Actuellement j’y suis mais demain ou après-demain je ne sais pas ce qui va se passer. J’aurai peut-être de quoi commencer ma vie ou pas. C’est très stressant pour moi, je ne sais pas ce qui va arriver peut être que je n’aurai jamais la possibilité de rester et d’avoir la vie que je rêve, c’est à dire un travail et les papiers. Si je n’ai pas les papiers, les études m’auront servi à rien car je ne pourrai pas faire un métier. “So i’m bleeding” c’est la paroles de la chanson Imagine Say du chanteur ghanéen Imrana que je souhaite vous partager car ce qu’il dit correspond à mon esprit du moment. Rdv lundi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez