.Ça fait à peu près 6 mois que je suis à Marseille. Je voudrais vous parler de la différence entre la Guinée et la France.
Bon, chez nous en Guinée, il y a des choses qui sont très dures et difficiles. Chez nous quand tu tombes malade, il y a des problèmes d’hôpitaux, de médicaments. Même la nourriture qu’on doit manger quand on est malade on ne connaît pas ça, car il y a de la nourriture qu’il ne faut pas manger. Pour les déplacements, voyager, c’est difficile, car il n’y a pas de routes.
Pour l’électricité aussi, il y en a pas et il y a beaucoup de choses qui ne peuvent pas marcher sans électricité. Il y a beaucoup de métiers qui ne peuvent pas exister, si il n’y a pas d’électricité.
C’est pour ça qu’on a voulu rentrer en Europe. On voyait l’Europe à la télévision et sur Internet. On voyait qu’en Europe tout allait très bien.
Mais de quitter le pays pour venir en Europe, c’est très difficile. Il n’y a pas de traces, pas de voitures. Comme pour rentrer en Algérie du Mali, il faut que vous marchiez la nuit à pied. Pour rentrer en Algérie du Maroc, c’est pareil. Tu dois marcher 2, 3 jours pendant la nuit. La journée si on te voit, on te refoule. C’est ça qu’on appelle le rapatriement.
La journée, tu te couches en brousse jusqu’à ce que la journée se couche. Au Maroc, j’ai fait 10 mois et je me suis retourné en Algérie.
Pour rentrer en Libye, c’était pareil. Là-bas, j’ai tenté deux fois de traverser la mer. Les marins libyens nous ont attrapés. Ils nous ont mis en prison. J’ai fait deux mois à la prison de Zaouïa. L’autre fois, j’étais à Tripoli quand on nous a attrapés. Il y a une prison là-bas qui s’appelle Tréssica. Les Européens connaissent, car ils sont venus nous donner des habits. J’ai fait 3 mois. On nous frappe, on avait un pain le matin jusqu’à la nuit, l’eau n’est pas potable.
C’est la troisième fois que j’ai rejoins en Italie. J’ai fait un mois là-bas, avec 15 jours de quarantaine et 15 jours dans un campo. Les italiens voulaient qu’on apprenne la langue italienne pour rester. Moi, j’ai dit c’est le français car je suis dans la colonisation française. C’est à cause de ça que je suis venu en France. Et comme ça, j’ai pris le train pour venir à Marseille.
Il y a beaucoup de mes amis qui sont venus ici. Ils ont fait du football, de la mécanique. Ici, il y a l’électricité partout. Tu peux faire peinture, soudeur, il y a tout. Alors c’est pour ça que j’aimerai apprendre un métier pour quand je suis grand.
Les gens de Marseille ont été bons pour nous, les immigrants. On nous donne à manger, aller aux hôpitaux, des bâtiments pour dormir. On a rien qui nous donne des soucis, tout est normal.
J’ai quelque chose à dire au gouvernement français. Si tu vois un immigrant, ils ne sont pas venus pour dormir, ils ne sont pas venus pour le chômage. Ils sont venus pour le travail, pour apprendre le travail et travailler. Que ce soit l’affaire des mineurs et l’affaire des majeurs, il faudrait faciliter les affaires de papiers pour que ce soit la norme.
Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson, qui est en langue naturelle malinké.
✌️ Rdv lundi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez ✌️