J’ai dĂ©jĂ fais ma prĂ©sentation dans le parole de minot du 8 juin passĂ©. Aujourd’hui, je voudrais vous faire partager un poĂšme que j’ai Ă©cris et qui s’appelle le silence de la solitude. âïž Rdv lundi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, boulĂ©guez.âïž
Le silence de la solitude
Quand le silence se fait, câest lĂ que ton corps et ton esprit se mettent Ă danser ensemble.
Dans le silence, tu ne peux plus mentir. Tu entends ton corps raconter un tas de choses Ă ta tĂȘte !
Alors le silence, nous on ne lâaime pas.
Dans les thĂ©Ăątres, les cinĂ©mas et dans nâimporte quel lieu public on lâaime pas.
Il faut toujours quâon sâagite.
Parce que quand on Ă©coute ce qui gronde Ă lâintĂ©rieur, il yâa deux options :
soit on a des envies de meurtre, soit on a des envies de mourir, tout de suite sur le champ.
Je te le promets, on a trop mal⊠trop de sac.
Trop mal⊠trop, trop de sac.
Il yâa bien une chose quâon apprĂ©cie nous autres, câest le boucan !
Dans chacun de nos déplacements, il nous suit et nous précÚde, le boucan !
MĂȘme pour sâendormir, on met toujours un petit boucan⊠toujours âŠ
Alors je suis, tu es, il est. La conjugaison de lâĂȘtre est telle une Ă©quation.
Je vis, tu vis, il vit.
Les termes se rĂ©pondent, sâorganisent, mettent lâindividu en action.
Que dire lorsque lâinconnu floue des donnĂ©es ?
Que dire le x est seul lien de parenté ?
Je souffre dâun trouble dâidentitĂ©, ma culture a Ă©tĂ© noyĂ©e, mes racines enterrĂ©es.
La langue que parlait ma grand-mĂšre ne mâa jamais bercĂ©e.
A ma naissance, ce qui mâa frappĂ© dâabord, câest le silence.
Le silence de cette absence.
La disparition des odeurs, des sons, qui avaient produits une accoutumance.
Accoutumance qui sâest transformĂ©e fatalement en maltraitance.
Ce que je dis, je ne le sais, on me lâa appris pour mâapaiser lorsque je pleurais sous mes draps.
Jâai longtemps cru que je nâexistais pas, que mon existence Ă©tait au rabais, que câĂ©tait comme ça.
Affectivement je survis, je suis différent. Que je meurs en dedans.
Quand je rĂ©cite lâalphabet, je mâarrĂȘte aprĂšs « w ».
Mais je cherche, je traque la vĂ©ritĂ©, je ne veux pas mourir en disant : le « x » mâa tuĂ©.
MoĂŻse Sankara