Bonjour, je m’appelle Kandet 😉🇬🇳

J’ai 16 ans et je viens de GuinĂ©e Conakry.

J’ai une grande famille, je viens d’une famille polygame. J’ai 3 sƓurs et 3 frĂšres, dont un frĂšre et une sƓur qui ont la mĂȘme mĂšre que moi. J’ai pas vĂ©cu dans le mĂȘme foyer que mes vrais frĂšres et sƓurs : ils sont plus ĂągĂ©s, ils vivent chez la grande sƓur de ma mĂšre.

Ma mĂšre est dĂ©cĂ©dĂ©e pendant mon enfance, c’est comme si je l’avais jamais connue, c’est la deuxiĂšme femme de mon pĂšre qui s’est occupĂ©e de moi. Elle me donnait du travail, des marchandises Ă  vendre dehors. Elle Ă©tait violente avec moi si je ne voulais pas le faire elle me battait. Je m’entendais pas trop bien avec elle.

J’ai eu mon oncle, le frĂšre de ma mĂšre, au tĂ©lĂ©phone et je lui ai dit que ça allait pas avec elle. Donc il est venu, il a vu qu’elle s’occupait mal de moi et il m’a dit « viens je vais m’occuper de toi et je vais te mettre Ă  l’école ». On est restĂ© chez lui 2 jours. Il devait partir Ă  l’étranger pour chercher du travail et donc il m’a emmenĂ© avec lui. On est parti au Mali, en bus. On a traversĂ© le Mali pendant 2 jours, on dormait dans le bus ; on avait pas beaucoup Ă  manger c’est mon oncle qui partait en chercher quand on faisait des arrĂȘts. On est parti en AlgĂ©rie en pickup. Mon pĂšre avait un ami en AlgĂ©rie donc on a dormi lĂ -bas. AprĂšs, moi, mon oncle et son ami on est parti en Tunisie. En AlgĂ©rie il y a le rapatriement donc l’ami de mon oncle ne voulait pas se faire expulser, il est venu avec nous. On a dormi sur un chantier pendant 4 mois, mon oncle et son ami partaient travailler la journĂ©e. On mangeait Ă  notre faim parce qu’ils avaient l’argent qu’ils gagnaient la journĂ©e.

Ensuite un jour mon oncle m’a emmenĂ© prĂšs de la mer et il m’a dit « on doit traverser ». Comme je n’avais nulle part oĂč aller je l’ai suivi sans trop poser de questions. On Ă©tait avec plusieurs autres personnes et on est parti dans une grande barque en bois. La traversĂ©e Ă©tait trĂšs difficile, il y avait beaucoup de vent et de vagues, et quand on s’est fait rĂ©cupĂ©rer par le bateau de sauvetage, on a fait naufrage car quand le bateau de secours arrive, tous le monde se bouscule. Notre bateau s’est retournĂ© et mon oncle s’est noyĂ©.

On Ă©tait en Italie Ă  Lampedusa. On a fait la quarantaine, puis on est parti dans une autre ville italienne et lĂ -bas j’ai rencontrĂ© quelqu’un (un autre migrant) qui voulait aller en France aussi. On est parti ensemble Ă  Saint-Etienne. On est venu en train ; on s’est fait attraper par la police la premiĂšre fois, puis on a rĂ©essayĂ© et on a rĂ©ussi Ă  passer. A Saint-Etienne j’ai Ă©tĂ© pris en charge par les services sociaux mais ils ne m’ont pas reconnu le statut de mineur donc il m’ont remis Ă  la rue. AprĂšs quelqu’un ma payĂ© un billet de train pour aller Ă  Marseille. J’ai Ă©tĂ© pris en charge par RAMINA puis par le dĂ©partement qui m’a trouvĂ© une place en hĂŽtel. AprĂšs ils ont vu qu’à Saint-Etienne ils ne m’avaient pas jugĂ© mineur, du coup j’ai du voir avec mon avocat. Ils m’ont remis Ă  la rue et RAMINA a trouvĂ© une famille pour s’occuper de moi.

Ça fait un mois que je suis chez eux. Ils sont trùs gentils, ils sont une grande famille. Je suis les cours de français de RAMINA, j’y vais depuis le mois de janvier. Je suis pas tranquille car je connais pas ma situation pour la suite. J’aime bien la France, de toute façon je ne peux pas aller ailleurs car je ne parle que français et soussou, ma langue maternelle.

Pour finir, je vous partage cette chanson de Banlieuz’art, un duo de GuinĂ©e que j’aime beaucoup. Je les Ă©coutais dĂ©jĂ  au pays.

✌ Rdv vendredi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, boulĂ©guez ✌

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