J’ai 15 ans, je suis en France depuis plusieurs mois.
Si je suis parti d’Algérie, c’est qu’il n’y a pas d’avenir là-bas. Il n’y a pas d’humanité, ni pour les mineurs, ni pour les majeurs.
Mon père, il touchait 1€50 par mois comme aide pour que je continue à l’école. 1€50 c’est le prix de trois sandwichs en Algérie. La France en Algérie c’est très important, c’est la première langue qu’on étudie après l’arabe.
Mon père a attendu longtemps les papiers, le visa, pour venir en France. Je pense qu’il voulait venir travailler. Il disait : “je m’en fous de l’Algérie”. Il n’a jamais eu les papiers. J’ai dit à mes parents que j’allais partir, que j’allais me débrouiller.
On était 18 personnes sur un bateau, 5 mètres 80, en plastique. J’ai vu la mort pour venir ici. C’est la marine espagnole qui nous a récupéré, nous n’avions plus d’essence.
Ici j’aimerais terminer l’école, car en Algérie ce n’est plus possible que j’y aille. Pour les métiers, j’aimerais faire un peu de pâtisserie. Au bled, je travaillais avec ça.
Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson de Soolking “La liberté”. Pour moi la liberté, c’est en France, pas en Algérie.
✌️ Rdv vendredi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez ✌️