Je suis né dans un petit village du Bangladesh, près de Sylhet. J’ai 3 frères plus petits que moi. On est très proches.
J’étais à l’école, mais mon père a eu un cancer. Lorsqu’il avait son cancer il ne pouvait plus travailler, et comme ma mère était femme au foyer, j’ai dû travailler dans un café pour nourrir la famille.
Quand mon père est mort j’ai entamé mon voyage, et le plus grand de mes petits frères travaille maintenant dans une pharmacie pour amener de l’argent. Je voulais partir pour avoir une meilleure vie, et surtout pour pouvoir envoyer de l’argent à ma famille pour qu’ils puissent vivre correctement. Donc il fallait que j’aille à l’école et que je puisse avoir un travail bien payé. Donc je suis parti.
Avant de mourir, mon père a préparé le voyage en trouvant un passeur pour quitter le pays.
Je suis d’abord allé à Dubaï par avion. Ensuite on avait d’autres papiers pour rejoindre l’Égypte, en avion aussi. Comme beaucoup de Bangladais fuient le pays, les passeurs récupèrent beaucoup d’argent ce qui leur permet de payer les billets d’avion. On est resté quelques heures en Égypte puis on a rejoint la Libye par camion.
En Libye, ils te prennent tout ton argent et si tu n’as pas d’argent ils te frappent avec des pistolets. On a été emmenés à Tripoli, où je voulais travailler. Au début j’ai pas travaillé parce que c’était trop dangereux.
Si les libyens te trouvent, ils te frappent et demandent à ta famille de leur envoyer de l’argent, en ayant ta famille en téléphone pendant qu’ils te frappent. Ensuite j’ai travaillé dans un hôpital, où je pouvais rester en sécurité à l’intérieur.
Après un mois, j’avais assez d’argent pour quitter le pays. Le grand frère d’un ami Bangladais avec moi a pu nous trouver un moyen de rejoindre la Turquie alors on est parti en avion. On a ensuite rejoint la Grèce à pied, puis l’Autriche par bateau, et on a rejoint l’Italie.
Il y avait trop de migrants en Italie alors j’ai décidé d’aller en France. Une première fois la police m’a attrapé dans le train et m’a renvoyé en Italie, puis la deuxième fois j’ai réussi à passer. Je suis arrivé à Marseille.
J’ai passé un jour et demi à traîner dans la rue, jusqu’à ce qu’une personne me dise que je pouvais être aidé en allant au commissariat de Noailles. J’y suis allé et là un bénévole de RAMINA m’a accueilli dans l’hébergement d’urgence. C’était il y a un mois. Je suis resté quelques jours, puis une famille bénévole m’a pris chez elle. Il étaient très gentils, c’était un couple avec deux petits enfants. Maintenant, je suis pris en charge par le département, je dors à l’hôtel.
Je suis les cours de français de RAMINA en attendant d’être à l’école. Les gens à Marseille sont vraiment gentils, beaucoup de gens m’ont aidé. Même les policiers sont gentils, quand ils m’ont contrôlé sans billet dans le tram ils m’ont laissé partir.
Une bénévole de RAMINA m’a vraiment beaucoup aidé, et je lui avait dit que j’aimais beaucoup le foot, et j’ai appris hier que je suis pris dans un club de foot grâce à elle. Je suis très content.
Pour terminer ce témoignage, je veux vous partager une vidéo de Lionel Messi. J’aime beaucoup le foot, ça m’a suivi toute ma vie jusqu’ici en France, et j’aime surtout Lionel Messi.
✌️ Rdv lundi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez✌️