Parole 2 Minot 🙂 : Je suis arrivé à Marseille il y a peu de temps. Ma vie à moi a été très compliquée, mais il y a une chose que j’ai retenu de la vie, c’est de ne jamais baisser les bras.
Quand j’étais tout petit, je voyais Marseille à la télé. Je voulais venir à Marseille, mais pas de la manière dont je suis venu. Arrivé dans la ville, la première chose que j’ai eu dans la tête c’est : “pourquoi je suis venu ici ?”. Je ne savais pas pourquoi j’étais ici. C’est après que j’ai réalisé que ce que j’attendais était juste dans mon imagination. Ce qu’on disait de Marseille à la télévision, c’était juste de l’imagination, comme la série Marseille sur Netflix. Par contre, depuis que je suis arrivé, les gens de chez moi m’appellent pour me demander de l’argent, car ils disent que je suis à Marseille, alors qu’ils ne savent pas comment je vis.
Ce que moi, je peux dire de Marseille, c’est qu’il y’a de la solidarité, mais ce n’est pas comme on le pense en Afrique. C’est maintenant que j’ai réalisé qu’on peut s’en sortir n’importe où. Je dis ça pour les plus jeunes qui rêvent de venir comme moi, car ce que j’ai vécu sur la mer, c’était catastrophique. Et je me dis : “Tout ça pour ça ? Non, ce n’est pas normal”.
En fait, depuis que je suis tout petit, je me sens en insécurité pour beaucoup de raisons personnelles. Je pensais qu’à Marseille ce serait fini, mais ce n’est pas le cas. Je marche une heure, une heure trente dans la rue et j’ai le cœur qui bat, pourtant les gens de Marseille sont sympas.
Le message que je voudrais faire passer, c’est que les jeunes comme moi, je ne veux pas qu’ils viennent. Je ne veux pas qu’ils passent en Libye juste pour ça, juste pour ce que je suis en train de vivre.
Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson du chanteur guinéen Banlieuzart. Il chante pour que les enfants soient heureux, pour qu’ils soient soignés par leurs mamans, qu’ils ne vivent pas dans la rue et qu’ils ne fassent pas la guerre.
✌️ Rdv lundi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez. ✌️