Poème de minot : texte de Alleh

C’est pourquoi la vie change
tant de couleurs
Toujours le nuage noir,
Toujours venteux,
Parfois elle est amoureuse,
Impliquez-vous.
C’est pourquoi la vie change
tant de couleurs

Je me souviens de ce que j’ai vu

Je cherche le chemin que je ne vois pas
Je cherche le chemin que je ne vois pas et
Plus je veux le bonheur, plus je ressens de la douleur,
Je ne connais pas la vie
Où en est -il?
Pourquoi cette vie change- t’elle tant de couleurs?

Pourquoi les souvenirs rappellent
Je ne veux pas dessiner la douleur
Je ne veux pas dessiner la douleur et
aussi loin que je veux
Rien nulle part
Les jours laissés derrière
Je pleure
C’est pourquoi la vie change tant de couleurs
Toujours le nuage noir
Jamais la vitesse du vent
Parfois il est amoureux
Impliquez- vous
C’est pourquoi la vie change tant de couleurs
C’est pourquoi la vie change tant de couleurs
Toujours le nuage noir,
Toujours venteux,
Parfois elle est amoureuse,
Impliquez-vous
C’est pourquoi la vie change tant de couleurs

Je me souviens de ce que j’ai vu,
Je cherche le chemin que je ne vois pas
Je cherche le chemin que je ne vois pas et
Plus je veux le bonheur, plus je ressens de la douleur,
Je ne connais pas la vie
Où en est-il
Pourquoi cette vie change-t-elle tant de couleurs..

Pourquoi les souvenirs rappellent
Je ne veux pas dessiner la douleur
Je ne veux pas dessiner la douleur
Aussi loin que je veux
Rien nulle part
Les jours laissés derrière
Je pleure
C’est pourquoi la vie change tant de couleurs
Toujours le nuage noir,
Jamais la vitesse du vent
Parfois il est amoureux
Impliquez-vous
Pourquoi la vie change-t-elle autant
Pourquoi la vie change-t-elle autant


✌️ Rdv lundi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez ✌️

Bonjour, je m’appelle Amadou 🇬🇳 🙂

J’ai 17 ans, je suis originaire de Guinée Conakry, et je suis arrivé à Marseille en mai 2021. J’aimerais vous parler de mes études ici 📚


J’ai été admis dans un lycée professionnel de Marseille au mois de novembre dernier. Je suis dans une classe de remise à niveau (français, mathématiques…). Nous sommes 17 élèves. Nous venons de plusieurs pays. Il y a parmi nous des jeunes qui viennent d’Afrique, comme moi, et quelques autres qui viennent du Bangladesh. Il y a aussi des pakistanais, des algériens et des syriens. Nous avons cours tous les jours sauf le mercredi. Notre professeure est très bien.


L’année prochaine, je pourrai aller dans une classe normale du lycée. J’aimerais beaucoup travailler dans la logistique comme cariste ou dans la cuisine.
En ce moment je suis en stage et cela se passe bien. Ce n’est pas facile de trouver des stages, mais je suis très motivé !


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Bonjour, je m’appelle Ousmane 🙂🇬🇳

Je suis né en 2001, en Guinée.


Je suis arrivé en France fin 2017, j’avais 16 ans, le juge pour enfants m’a placé à Marseille mais j’ai dormi dans la rue pendant plus d’un mois , jusqu’à ce qu’on occupe une église avec des associations et plein d’autres jeunes, et que je sois dans un foyer provisoire.Les éducateurs ont trouvé une école pour moi, UE2PA, mise à niveau en français ensuite j’ai intégré une classe normale en bac pro. J’ai obtenu mes titres de séjour avec les éducateurs, et j’ai signé un contrat étudiant avec Monoprix, je partais à l’école dans la semaine et je travaillais à Monoprix le week-end.


Je ne bois pas, je ne fume pas, je joue au foot dans un club, et je suis toujours resté concentré sur mes trois activités, le foot, l’école et le travail. J’ai jamais eu de problème avec personne, et j’ai eu mon BAC en 2021, maintenant je cherche à signer un contrat professionnel.


En même temps si le foot ne bouge pas comme je veux, au moins j’ai mon diplôme et je continuerai à travailler, j’aime énormément le foot et je ne vais jamais baisser les bras.
Franchement, je m’en suis bien sorti de ma vie, j’aimerais bien continuer comme ça, de ne rien lâcher, inch’Allah !


J’aimerais partager avec vous ma chanson préférée, “j’ai quitté mon pays“.


Rdv vendredi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez ✌️

Bonjour, je m’appelle Nabil 🙂 🇬🇳

J’ai 17 ans et je viens de Guinée. Je suis arrivé à Marseille depuis deux mois. J’aimerai travailler plus tard dans la maçonnerie. Je n’ai jamais fait ça, mais c’est un métier qui me plait. En Guinée, j’avais un ami qui travaillait dans la maçonnerie et je l’ai accompagné deux fois. Il construisait une maison pour quelqu’un. Il faisait les murs, le carrelage, la peinture.


Aujourd’hui à Marseille, j’ai fait le test pour entrer à l’école. Je dois commencer à la fin du mois de mars. En Guinée, je ne suis jamais allé à l’école, que ce soit à l’école française ou à l’école coranique, je n’ai rien fait. Ici à Marseille, la vie est bien. Il y a beaucoup de choses qu’il n y a pas en Guinée. J’ai pu trouver des gens qui m’ont aidé à trouver un endroit pour dormir.


C’est le trajet pour venir qui est très dangereux. J’étais parti avec un ami et notre voiture est tombée en panne dans le désert en Algérie. On a marché deux nuits et une journée. En Libye, on a duré plus d’un an. On a fait de la prison et puis on a fait la traversée ensemble avec mon ami. Le zodiac était percé, on est resté deux jours sur la mer. Des gens sont tombés à l’eau. Un gros bateau est venu nous sauver et je n’ai pas retrouvé mon ami. Je ne sais pas s’ il est perdu dans l’eau ou s’ il est rentré. Je ne sais pas.


La chanson que je voudrais vous partager, c’est du chanteur malien Salif Keita. Il parle de la vie au pays. Il chante en bambara. Nous en Guinée, on parle le malinké, c’est la même langue que le bambara au Mali.

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Bonjour la France, je me nomme Sylla, je viens de la Côte d’Ivoire et j’ai 17 ans. 🧐🇨🇮

Je suis arrivé à Marseille, il y a quelques mois. Je ne connaissais personne. J’ai été dans la rue. J’ai rencontré des messieurs qui m’ont conduit à l’ADDAP13.


Je suis allé à l’ADDAP13, je pensais que j’allais être mis à l’abri d’ici 48 heures. Malheureusement, ils m’ont dit que je dois patienter pendant un mois. Je n’avais pas un lieu où il faut aller, du coup ils m’ont indiqué vers la police de Noailles. Je suis arrivé là-bas, j’étais dehors jusqu’à 20h, 21h. Il y a un monsieur, qui est bénévole, qui est venu me rencontrer.


Du coup, j’étais là-bas, j’ai rencontré d’autres jeunes devant la police. Quelques minutes plus tard, il y avait une femme et un monsieur qui est venu nous demander si on était nouveau, qui ont pris notre nom et notre prénom. C’est eux qui sont venus nous sauver de la situation dans laquelle on était pour nous héberger chez eux. On les remercie beaucoup pour cela.


Ensuite, eux ils nous ont beaucoup soutenus. Mais malheureusement dans la semaine, on partait à l’ADDAP13, trois fois par jour. Vraiment, ils nous ont sauvé, on a fait un mois chez le monsieur et la dame. Après un mois, on a été mis à l’hôtel par l’ADDAP13. Après, on nous a parlé des empreintes qu’on devait faire avant l’évaluation. Du coup, on était partant avec eux.


On est allé à la préfecture de police, on a pris nos empreintes avec d’autres jeunes, on était nombreux. Maintenant, moi on m’a dit au niveau de mon cas que j’étais passé dans une autre ville de France, que j’avais pas été reconnu mineur là-bas. Moi, j’avais pas compris, on ne m’avait rien dit, personne ne m’avait expliqué ce que c’est. Il n’y avait pas de bénévoles.


Ensuite, vraiment, j’étais choqué car je pensais qu’ici on pouvait me prendre. Mais je n’arrive pas à comprendre de quoi on parle, en me disant que je ne peux plus faire d’évaluation. On m’a fait sortir de l’hôtel. Je me demandais pourquoi ça, car j’ai jamais vu un juge. Maintenant, je me demande pourquoi faire des empreintes, si on ne peut pas faire l’évaluation.


Dans le premier département, je ne me rappelle pas quand est ce qu’on a fait l’évaluation. On ne m’a rien dit. Je ne savais pas avant d’arriver ici ce qu’on appelle évaluation. Ensuite, on m’a mis dehors, donc je ne savais pas où aller, je n’avais pas un toit.


J’ai pu appeler le monsieur qui m’avait hébergé les premiers jours. Vraiment c’est quelqu’un de bien, il a su me comprendre. Donc je suis venu, je suis resté chez lui quelques temps, bien avant le temps qu’on me demande aujourd’hui de faire venir les papiers de mon pays avant d’aller voir le juge. Donc, je me demande si le département de Marseille fait le travail tel que le juge demande ou tel que le gouvernement demande.


Quand j’étais à l’hôtel, j’étais choqué. J’avais demandé à mon éducatrice pourquoi on nous traitait comme ça. La réponse qu’elle me donnait c’est : “Sylla, on ne peut pas vous accepter vous tous à la fois, il faut mettre ça dans ta tête”. Donc, je me demandais pourquoi elle dit ça. Je lui ai demandé si elle est française. Elle m’a dit qu’elle est française, mais que sa mère n’était pas française à sa naissance. Alors j’ai rien dit et je suis sorti.


Moi, vraiment, ce que j’aimerai dire, c’est que ce n’est pas un plaisir de venir ici, de faire la traversée. On pouvait mourir, on pouvait rester dans l’eau. Pour certaines personnes qui étaient sur la même pirogue que moi, ça c’est pas bien passé.


Nous, on est venu en France pour faire des études. Moi, je n’ai pas été à l’école au pays. Mais malheureusement, on nous rejette. Pourtant c’est les français qui nous ont colonisé, ils nous ont appris la langue française. C’est pour ça qu’on vient en France et pas en Italie ou en Espagne, pour apprendre la langue française et apprendre un métier.


Maintenant, du coup, ceux qui nous rejettent, on ne sait pas c’est qui. C’est pas un plaisir de venir, c’est vraiment parce que ça va pas du tout au pays. Concernant notre minorité, des éducatrices et des éducateurs nous traitent mal. Ils nous traitent de racistes, on nous dit du n’importe quoi. Ce que je veux dire et après c’est fini, c’est le chef du département, c’est qui ? C’est le juge ? Nous ici, c’est les bénévoles qui sont nos pères et nos mères, mais normalement ce n’est pas leur travail.


Le département, ils disent que nous sommes trop autonomes pour être mineurs. Mais quand tu vis en Afrique dans une famille pauvre, tu dois te débrouiller tout seul pour trouver à manger. Chez nous à 12, 13 ans quand tu es un jeune garçon, il y en a beaucoup qui sont à la rue. A 14, 15 ans, c’est la merde, il y a plus de soutien.


Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson que j’aime écouter pour garder le courage. Merci de m’avoir lu.


✌️ Rdv lundi pour une nouvelle parole de minot. Partagez, likez, bouléguez. ✌️

Bonjour, je m’appelle Éric, je viens de Guinée Bissau 🙂🇬🇼

Je suis arrivé en France en septembre 2017, j’avais 15 ans.


J’ai été pris en charge par l’ASE de Gap, qui m’a transféré à Marseille, j’ai été reçu par l’ADDAP13, mais j’ai dormi dans la rue pendant un mois et demi. Je ne comprenais pas un mot de français.

Grâce à l’aide de bénévoles, en particulier le Manba, nous nous sommes tous regroupés, les membres de l’association et les jeunes qui étaient dans la même situation que moi, et on a occupé l’église de Saint Ferréol, au vieux port, pendant 2 jours et 2 nuits jusqu’à ce qu’ils nous trouvent un hébergement temporaire. On était 62 jeunes de toutes les nationalités, mais j’étais le seul de Guinée Bissau.


Je remercie beaucoup l’équipe de L’ADDAP13, car ils m’ont scolarisé dans une classe de primo arrivant aux lycée le Chatelier, j’ai validé mon premier diplôme de DELF A1, ensuite j’ai débuté une formation CAP-MVTR professionnelle en alternance avec une grosse entreprise, j’ai obtenu mon CAP en juin 2020,j’ai continué en alternance toujours avec cette même entreprise, et j’ai eu mon bac.


Aujourd’hui je suis en contrat CDI, toujours dans cette entreprise. Je remercie mon employeur qui m’a formé et donné toutes les chances de réussite.


Aujourd’hui, je me sens un héros en racontant cette aventure. On aime la France ! Pour la première fois que je parle ici, je vous fais partager cette musique


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Bonjour, je m’appelle Abdoulaye. J’ai 16 ans et je suis de Guinée Conakry 🙂🇬🇳

.Ça fait à peu près 6 mois que je suis à Marseille. Je voudrais vous parler de la différence entre la Guinée et la France.


Bon, chez nous en Guinée, il y a des choses qui sont très dures et difficiles. Chez nous quand tu tombes malade, il y a des problèmes d’hôpitaux, de médicaments. Même la nourriture qu’on doit manger quand on est malade on ne connaît pas ça, car il y a de la nourriture qu’il ne faut pas manger. Pour les déplacements, voyager, c’est difficile, car il n’y a pas de routes.


Pour l’électricité aussi, il y en a pas et il y a beaucoup de choses qui ne peuvent pas marcher sans électricité. Il y a beaucoup de métiers qui ne peuvent pas exister, si il n’y a pas d’électricité.


C’est pour ça qu’on a voulu rentrer en Europe. On voyait l’Europe à la télévision et sur Internet. On voyait qu’en Europe tout allait très bien.


Mais de quitter le pays pour venir en Europe, c’est très difficile. Il n’y a pas de traces, pas de voitures. Comme pour rentrer en Algérie du Mali, il faut que vous marchiez la nuit à pied. Pour rentrer en Algérie du Maroc, c’est pareil. Tu dois marcher 2, 3 jours pendant la nuit. La journée si on te voit, on te refoule. C’est ça qu’on appelle le rapatriement.


La journée, tu te couches en brousse jusqu’à ce que la journée se couche. Au Maroc, j’ai fait 10 mois et je me suis retourné en Algérie.


Pour rentrer en Libye, c’était pareil. Là-bas, j’ai tenté deux fois de traverser la mer. Les marins libyens nous ont attrapés. Ils nous ont mis en prison. J’ai fait deux mois à la prison de Zaouïa. L’autre fois, j’étais à Tripoli quand on nous a attrapés. Il y a une prison là-bas qui s’appelle Tréssica. Les Européens connaissent, car ils sont venus nous donner des habits. J’ai fait 3 mois. On nous frappe, on avait un pain le matin jusqu’à la nuit, l’eau n’est pas potable.


C’est la troisième fois que j’ai rejoins en Italie. J’ai fait un mois là-bas, avec 15 jours de quarantaine et 15 jours dans un campo. Les italiens voulaient qu’on apprenne la langue italienne pour rester. Moi, j’ai dit c’est le français car je suis dans la colonisation française. C’est à cause de ça que je suis venu en France. Et comme ça, j’ai pris le train pour venir à Marseille.


Il y a beaucoup de mes amis qui sont venus ici. Ils ont fait du football, de la mécanique. Ici, il y a l’électricité partout. Tu peux faire peinture, soudeur, il y a tout. Alors c’est pour ça que j’aimerai apprendre un métier pour quand je suis grand.


Les gens de Marseille ont été bons pour nous, les immigrants. On nous donne à manger, aller aux hôpitaux, des bâtiments pour dormir. On a rien qui nous donne des soucis, tout est normal.


J’ai quelque chose à dire au gouvernement français. Si tu vois un immigrant, ils ne sont pas venus pour dormir, ils ne sont pas venus pour le chômage. Ils sont venus pour le travail, pour apprendre le travail et travailler. Que ce soit l’affaire des mineurs et l’affaire des majeurs, il faudrait faciliter les affaires de papiers pour que ce soit la norme.


Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson, qui est en langue naturelle malinké.


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Parole de Minot : Bonjour, c’est à nouveau Banlieuz’art. 😄🇬🇳

J’avais fait ma première parole de minot, il y a deux ans et demi. C’était le 12 août 2019 et vous pouvez le retrouver sur le site internet de Ramina.


J’ai 18 ans maintenant, ça fait 3 ans que je suis en France. Je remercie tous les gens qui se sont occupés de moi, qui m’ont aidé à me soutenir pour mes études. Cette année, je suis en terminale de CAP Mécanique Auto.


En 2019, ma chanson préférée était “Néné Djarama” du chanteur guinée Banlieuz’art. Cette année 2022, ma chanson préféré est de Graya, Soprano et Alonzo, le titre c’est “Dans la peau”.


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Je m’appelle Emena. 🇨🇮🧐


Je suis arrivé de Côte d’Ivoire en France l’année dernière, j’ai été hébergé dans une famille. Vite, au bout de quelques jours je suis parti dans un premier foyer pendant 2 mois. J’étais très bien dans ce lieu. Ensuite je suis parti à l’hôpital pendant 1 mois pour un problème à mon poumon. Je suis sorti et depuis je suis hébergé dans le foyer où je suis actuellement et où il y a un problème.Le problème est le même depuis le début mais depuis 5 mois je n’arrive plus du tout à me sentir bien.


Nous sommes 3 migrants Africains parmi 60 enfants. Les 2 autres migrants Africains ont le même problème que moi et veulent aussi changer de foyer.


Il y a 4 éducateurs qui s’occupent de nous et le problème vient d’un. Cet éducateur nous dit tous les jours où il y a des choses pour nous blesser. Aux autres enfants et devant les autres éducateurs, il dit des choses fausses sur notre comportement.


Un éducateur qui n’est pas de notre groupe est venu me voir. Il m’a dit : “cette personne dit des choses sur toi, moi je sais que tu n’es pas comme ça. Je peux t’aider pour faire une lettre pour le juge, je peux t’aider pour appeler ton avocate”. J’ai dit non car j’ai peur des conséquences entre lui et cette personne qui parle de moi.


Tous les jours au repas cette personne dit des choses pour nous blesser. Il dit que nous ne sommes pas mineurs. Il dit qu’il ne comprend pas pourquoi nous avons quitté le pays. Il dit que nous sommes des profiteurs. Il dit que nous avons déjà des enfants dans notre pays. Il dit : ce que tu manges c’est notre argent. L’un de nous 3 a répondu que son salaire c’est aussi l’argent de la société. Cette personne lui a donné l’ordre de monter dans la chambre. Moi je ne dis rien. Je mange vite et je monte dans la chambre. C’est tous les jours pareil.
Le samedi matin, alors qu’on pourrait dormir tard, il vient nous réveiller et nous demande de descendre dans la salle commune pour rien.


Il rentre plusieurs fois par jour dans la chambre sans frapper. Il fait un tour dans la chambre, vérifie ce que nous faisons et repart. Trois minutes après, il revient. Parfois je suis en train de m’habiller. On lui a demandé de toquer, il dit oui et ne le fait pas. Il fait pareil dans la douche. Il ouvre la porte alors que je suis nu dedans.


Il y a des règles. La semaine il faut rentrer à 18h. Le week-end, il faut demander pour sortir. Je suis les règles. Je suis toujours à l’heure. Les autres éducateurs me font confiance et je peux sortir un peu le week-end et les vacances. Lui ne me laisse jamais sortir. Comme cette personne m’impose des choses différentes des autres éducateurs, j’ai demandé à discuter avec le chef des éducateurs. La discussion n’a jamais eu lieu.


Maintenant je n’arrive plus a dormir, je pense à ce problème tout le temps, au collège c’est pareil. J’aime le collège. Tous les élèves de ma classe et les professeurs sont sympathiques avec moi. J’ai de bonnes notes. Mais maintenant je n’y arrive plus. La professeur de Français a remarqué le changement et m’a demandé s’ il y a un problème. Je lui ai dit non. Le professeur de football m’a demandé aussi. Je me suis blessé à la jambe. Je lui dis que c’est la blessure.J’ai besoin de changer de foyer. J’ai besoin de me sentir mieux, de vivre normalement comme avant.


Pour finir, je voudrais vous partager cette chanson qui est très connu dans mon pays et que j’ai déjà entendu passer plusieurs fois depuis que je suis à Marseille. Ça m’a fait chaud au cœur.


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Poème de Minot 🌍🥰 : Bonjour. Je m’appelle Konaté


Bonjour. Je m’appelle Konaté. J’ai 17 ans et je viens de Côte d’Ivoire. Cela va faire un an que je suis arrivé à Marseille et aujourd’hui je suis en foyer.


Avec l’actualité des derniers jours, j’ai écrit ce poème pour les enfants qui vivent avec la guerre et je vous le publie aujourd’hui. J’espère qu’il vous plaira ?


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